Non la guerre ne fait pas « consensus » !!
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Au risque de décevoir les va-t’en guerre qui squattent les médias depuis deux jours, non il n’y a pas consensus politique dans le pays sur l’intervention militaire de la France au Mali. Et ceux qui s’opposent à celle-ci ne sont pas des « munichois » [1] (terme historique pour désigner les lâches ou les égoïstes que nous serions) comme le déclarait un intervenant ce matin sur France Inter.
Voilà donc le France en guerre contre des djihadistes qu’elle a armés en Lybie quand elle a mené la chasse à Kadhafi.
Par une ironie tragique de l’histoire c’est peut-être une arme française qui a abattu le pilote d’hélicoptère : dans les guerres les marchands d’armes sont toujours vainqueurs.
On parle d’un demi-million de réfugiés en un an (sur 15 millions d’habitants soit 1 habitant sur 30 !) et déjà de plus d’une dizaine de civils tués [2] : dans les guerres les peuples sont toujours perdants.
Les partisans de la guerre disent qu’il n’y a pas d’autre solution pour rétablir la démocratie au Mali, mais aurait-on pu éviter d’en arriver là ? C’est toute la question
Ne pas se la poser c’est un peu vite tirer un trait sur les responsabilités internationales au premier rang desquelles celles de la France.
La France devait-elle mener la guerre en Lybie et confier des armes sophistiquées à des bandes qui mélangent allègrement vision obscurantiste, barbarie et banditisme ? Bien sûr que non !
En n’aidant pas voire en ignorant les forces progressistes maliennes qui refusaient toute intervention étrangère, les gouvernements français, celui de Hollande comme celui de Sarkozy ont laissé apparaître celle-ci comme la moins pire des solutions. C’était peut-être le but recherché…
Que va-t-il advenir désormais de la stabilité d’une région où le mot frontière n’a guère de sens tout le long du Sahara ? Nul ne le sait et les apprentis sorciers déguisés en experts que les medias convoquent à longueur d’antenne ne se hasardent guère à aborder cette question brûlante.
Hollande à l’ONU [3], lui qui avait soutenu la guerre en Lybie [4], a plaidé pour l’intervention au Mali et en Syrie, il met donc en œuvre ses choix…
Une fois de plus, comme à d’autres périodes de l’histoire les « socialistes » français apportent au monde une nouvelle guerre.
L’histoire nous apprend que dans ces situations, à chaque fois les révolutionnaires ont été du côté de la paix.
Nous le disons avec force à nos adversaires de vraie droite ou fausse gauche qui assument pleinement le retour des guerres coloniales dont l’enjeu est le sous-sol saharien et ses immenses richesses.
Nous le disons aussi à ceux qui, se réclamant de la gauche du PS, trouvent l’intervention « discutable » ou font part de leur « inquiétude » : l’intervention française est condamnable et doit être condamnée.
Encore plus dans cette période où l’impérialisme est à l’offensive, les mots ont un sens.
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Communiqué du Collectif communiste Polex
Les chiens de guerre sont de retour !
Ce que nous avons redouté depuis quelques mois, hélas, est enclenché. Quand un gouvernement est en chute libre dans l’opinion parce que sa politique d’austérité condamne le pays à la récession, à l’aggravation du chômage, il peut choisir de mener une guerre à l’extérieur sous des prétextes « humanitaires », pour se refaire ainsi une popularité.
Depuis hier, les forces françaises sont engagées au Mali, dans une guerre pour le Sahara et ses richesses, qui risque de durer autant que celle menée par l’Occident en Afghanistan. Le prétexte de l’engagement est de stopper l’avancée vers le sud des groupes intégristes qui occupent le Nord Saharien, à la demande d’un gouvernement malien désemparé – prétexte d’autant plus fallacieux que les intégristes du Nord-Mali sont financés et armés par les monarchies du Golfe, alliées de la France.
En fait, l’intervention française ne se fixe pas de limites dans le temps ni dans l’espace, et ses responsables ne cachent pas leur volonté de conquérir le Nord-Mali, espace désertique grand plusieurs fois comme la France.
Ils font état du soutien de la « communauté internationale », et les grands médias français de service public et privés emboîtent le pas, en cachant la réalité : Les USA soutiennent certes la guerre française, et les dirigeants pro-occidentaux de la CEDEAO aussi, bien contents que la France agisse à leur place. Mais une bonne partie des pays africains riverains y sont opposés (Algérie, Sénégal, etc.). Bien des pays européens sont réticents, et les pays les plus peuplés du globe encore plus (Chine, Russie, Inde, Brésil, etc.). A l’inverse de ce que matraquent nos télévisions, porte-voix de l’impérialisme occidental, la France est isolée en cette affaire, et s’engage dans un bourbier guerrier pour de longues années, avec des résultats aussi négatifs qu’en Irak ou Afghanistan. Cela se double déjà d’opérations aventurières en Somalie, et pourquoi pas au Moyen-Orient !
Hollande, qui se disait disciple de Jaurès, restera-t-il dans l’histoire comme le Président qui a parrainé la destruction de l’industrie française, et transformé notre pays en machine de guerre, dans la foulée de Sarkozy ?
Collectif communiste Polex
Paris, le 12 janvier 2013
[1] terme péjoratif en référence aux accords de Munich qui laissèrent en 1938 les mains libres à Hitler. Faut-il rappeler que cet accord fut signé pour la France par Daladier ministre radical socialiste qui en 1939 interdira le PCF et le journal l’Humanité
[2] selon HRW cité par maliactu.net
[3] le 25 septembre lors de la 67e assemblée générale
[4] et les autres présences françaises armées en Afrique ou ailleurs
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