Ridicule mais surtout pas précieux !
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La prestation télévisée de Nicolas Sarkozy, président de la République par défaut en 2007, candidat choisi par le Capital parmi les prétendants, nous a montré son mépris face aux véritables problèmes du peuple français. Rien de surprenant ! Sa feuille de route rédigée par le MEDEF a d’autres objectifs.
Confusions, mensonges, méconnaissance des dossiers, manipulations volontaires… sont les caractéristiques essentielles de son intervention médiocre pour tenter de justifier tous les reculs sociaux que son gouvernement met en œuvre brutalement depuis son élection, nouvelle étape de l’entreprise de démolition en cours depuis plusieurs décennies.
Cette médiocrité de ceux qui nous gouvernent n’est rendue possible que par l’absence, dans les entreprises, dans les quartiers populaires, d’une cohérence d’une opposition nationale, basée sur la défense des intérêts du monde du travail, par ceux qui en sont issus.
L’analyse de toute situation sous l’angle de l’affrontement Capital/Travail, dans la répartition des richesses créées par le seul travail, est évacuée, même par ceux censés les représenter. Plus personne dans les institutions ne pose les questions sous cette forme. Les mécanismes politiques de la Ve République montre là toute sa nocivité. Cela commence à être trop voyant, d’où les intentions de « réformer cette constitution ».
Nous en sommes là : Pour être élu, il faudrait mettre de « l’eau dans son vin » et si l’on doit critiquer, cela doit se faire sans poser les enjeux véritables en terme d’affrontement de classe.
Le monde du travail a besoin de vérité ! Ceux qui gouvernent la France en 2008 sont aux ordres du Capital qui veut étendre sa domination en baissant les salaires directs (en instaurant le RSA, synonyme de généralisation du SMIC) et le salaire socialisé (la Sécu, les retraites, les prestations familiales, l’indemnisation du chômage).
L’urgence est à redéfinir et à reconstruire des repères idéologiques redonnant du sens à l’appartenance à une classe sociale, celle qui produit et qui voit le fruit de son travail confisqué par une minorité oisive d’actionnaires, fut-elle d’Etat pour les entreprises publiques.
Reconstruire un point de vue de classe, revendiquant son caractère idéologique, est la tâche principale que s’est fixée notre jeune association « Rouges Vifs Ile de France ».
Une 1re initiative s’est tenue sur la question de la promotion du salaire socialisé avec Bernard Friot en décembre dernier, mettant en évidence la possibilité d’une période de la vie, la retraite, rémunérée, débarrassée de l’obligation d’obéir à un patron et de se soumettre à des horaires imposées [1]. Les 41 annuités de cotisation pour le calcul des pensions, défendues avec arrogance par Sarkozy, sonnent ainsi comme une véritable provocation.
Nous devons ouvrir un 2e chantier : Quelles institutions pour créer les conditions pour que ceux qui génèrent les richesses (les travailleurs), puissent décider de leur répartition ? Comment sortir de l’enfermement institutionnel ?
Pour nourrir ce débat, nous avons pris l’initiative d’une rencontre avec Anicet Le Pors le samedi 17 mai à 14 H à la mairie du 2e arrondissement de Paris.
L’urgence à riposter contre l’offensive du Capital ne doit pas nous conduire à des raccourcis, qui d’expérience sont dévastateurs. L’acceptation, revendiquée par le PS, de la loi du marché capitaliste pose la question de la crédibilité de la notion de la « gauche » comme utile au monde du travail.
La bataille se mène d’abord et avant tout sur le domaine des idées et les seules batailles perdues d’avance sont celles qui ne sont pas menées. A Rouges Vifs Ile de France, nous n’abdiquons pas.
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Jean Calvary, pour ROUGES VIFS Ile De France – le 25 avril 2008
[1] le DVD de cette rencontre est disponible auprès Rouge Vif Ile de France
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