Soirée débat sur la loi travail : en finir avec la dictature de la propriété
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Le moins qu’on puisse dire c’est que cette soirée débat, de l’avis de ses participant-e-s, a tenu toutes ses promesses. Il y a d’abord eu les interventions qui introduisaient le débat.
Laure DAVIAU présidente de la section marseillaise du syndicat des avocats de France en décortiquant la loi démontrait tout à la fois que celle-ci n’est pas un acte isolé mais s‘inscrit dans une logique de détricotage du droit du travail qui remonte à plusieurs années mais aussi que le mouvement avait déjà gagné des reculs. Point central de la loi : l’inversion de la hiérarchie des normes qui casse tout ce que la loi peut avoir de protecteur.
Yann MANNEVAL pour la CGT insistait sur la stratégie que la CGT 13 entendait mettre en œuvre pour gagner, non seulement le retrait mais aussi de nouveaux droits. A ce titre la question de la grève reconductible à partir du 28 avril, partout où c’est possible, et en particulier dans les secteurs clefs de l’économie, est posée et mise en débat par la CGT. Une intervention particulièrement appréciée comme celle où, répondant à une question de la salle sur le mouvement Nuit Debout, il résumait l’opinion des 3 invités en disant : « Tout s’additionne ».
Charles HOAREAU, après avoir rappelé les consignes précises de l’UE, détaillait quelques-unes des propositions contenues dans le 4 pages et surtout leur dimension politique. Partant de l’exemple de la réforme du travail au Venezuela http://www.rougemidi.org/spip.php?article6893 il explique que Rouge Vif et plus largement celles et ceux qui manifestent ne sont pas contre une réforme qui donnerait de nouveaux droits aux travailleurs mais contre celle-là qui augmente les pouvoirs de la monarchie patronale qui est déjà la règle dans ce pays, monarchie à peine limitée par les droits acquis au cours de longues années de lutte.
C’est cette idée qui est reprise par un participant au long, passionné et passionnant débat qui s’en suit. Pour lui, les lois qui se mettent en place visent à conforter la « dictature de la propriété ». Il explique : « Selon leur logique quand tu es propriétaire d’un logement, d’une usine, d’un commerce, toi seul aurait le droit de décider. C’est cette logique là qu’il faut inverser. C’est cette logique que nous battons en brèche aujourd’hui dans la lutte et déjà de ce point de vue le gouvernement et les tenants de cette dictature sont en train de perdre ».
Frédéric ALPOZZO, le secrétaire du syndicat des marins de la SNCM fera lui une longue intervention en s’appuyant entre autres sur la question des travailleurs détachés pour démontrer que nous avons besoin d’améliorer le code du travail et de forces politiques qui défendent cela en appui du mouvement syndical.
Une intervention remarquée aussi, celle du camarade de la JC, intervention pleine de dynamisme et de réflexions pertinentes.
Le débat se poursuivra fort tard, même après la levée de la réunion, autour de l’apéritif qui s’ensuivra et de la collation préparée par des militant-e-s. Les derniers partiront bien après minuit, s’étant donné comme l’ensemble des débatteurs du soir, rendez-vous le 3 mai à la réunion publique de présentation de l’ANC qui promet d’être très riche cette question qui a traversé toute la soirée : quelle perspective politique en prolongement des luttes ?
Pour finir le sentiment d’une adhérente récente de Rouge Vif et de l’ANC
Nous sommes là, invités par la Cercle Manouchian, pour une soirée débat autour de la réforme du code du travail. Trois intervenants, Laure DAVIAU du SAF (syndicat des avocats de France), Yann MANNEVAL de l’UD CGT 13 et Charles HOAREAU de Rouge Vif/ANC. Dans la salle des personnes, toute génération confondue, étudiant, salariés, salariés précaires, retraités, chômeurs, un bel échantillon de l’humanité d’aujourd’hui dans une Europe dominatrice et dévastatrice. Je suis une nouvelle adhérente de Rouge Vif (une sorte de famille que j’ai toujours cherchée) et une nouvelle syndiquée CGT. Il était temps pour moi de m’impliquer dans ce qui me représentait le mieux dans cette société. Qui dit nouvelle dit novice, avec très peu de connaissance et de recul. Donc ce soir j’ai écouté et j’ai appris même si je n’ai pas tout compris. Apres une présentation faite par Samia, Laure a ouvert le débat, en nous parlant du code du travail actuel et ce que prévoit la reforme. Comme le temps de travail des apprentis, le gouvernement a fait marche arrière sur ce point, les heures sup, le forfait jour, le licenciement économique, la médecine du travail, les prud’hommes... Personnellement cette réforme ne m’aurait pas autant révoltée si les syndicats ne nous avez pas alertée et mobilisée et l’intervention de Yann m’en a fait encore plus prendre conscience. Charles a complété ce débat avec le point de vue politique avec comme support le quatre page de l’ANC, l’association nationale des communistes, ce tract est vraiment édifiant et UTILE, il nous rappelle que ce gouvernement de gauche ne fait qu’obéir à Bruxelles et au grand patronat, c’est important de savoir et de comprendre qu’elles sont les motivations et les enjeux de ce massacre. Dans ce sens des propositions concrètes existent et il est possible de les mettre en œuvre. Charles laisse la parole aux personnes présentent après quelques secondes d’hésitation les échanges fusent. Des analyses syndicales, politiques, sociologiques et humaines. Pour la plupart il faut agir vite, j’ai quand même senti le doute, la peur, la gravité de la situation mais surtout comment fait-on ? Sommes-nous dans la bonne voie, existe-t-il vraiment une institution, un parti, un syndicat qui nous représente et au côté de qui on peut se battre sans être déçu et au côté de qui nous allons avoir des résultats. Une chose est sûre j’ai ressenti un élan de personnes et d’idées, qui même s’ils ne sont pas d’accord sur la manière et les moyens, veulent tous la même chose : vivre dans une société humaines où le capitalisme, le racisme n’ont pas leur place mais surtout que la voix du peuple prime sur toutes autres. |
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