Des jardins cubains au centre de Caracas.
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J’ai reçu l’information suivante qui aurait dû me réjouir, mais ce ne fut pas le cas.
« CARACAS jardins urbains
Lorsqu’on arrive au Venezuela, ce que l’on voit d’abord, c’est la pauvreté, les quartiers démunis - les barrios - qui s’étalent sur les collines entourant la capitale. Mais depuis quelques années, sur ces constructions en béton poussent de drôles de jardins verts.
Pour approvisionner les familles pauvres en aliments frais, tout en créant des emplois et en améliorant la nutrition, le gouvernement vénézuélien et la FAO se sont lancés il y a trois ans dans un grand projet d’agriculture urbaine. Ensemble, avec l’aide de l’armée pour la logistique et surtout grâce au travail de la population, 4 000 micro-jardins ont été créés dans les quartiers pauvres ainsi que vingt coopératives horticoles en ville et aux abords. Au Venezuela, 85 % de la population vit en ville, et dans cette économie fortement axée sur le pétrole, seulement 5 % du produit national brut provient de l’agriculture.
Pauvreté et malnutrition sont donc des fléaux bien connus de la population. L’agriculture urbaine est un moyen d’affronter à la fois la pauvreté et la dépendance à l’égard des aliments importés. En effet, les agriculteurs urbains improvisés sont en train de modifier le panorama des approvisionnements maraîchers de la métropole. Auparavant, les familles des barrios ne consommaient pas ou peu de légumes puisqu’il leur fallait parcourir de nombreux kilomètres avant d’arriver au marché et que ces produits provenant de l’importation étaient très onéreux. Aujourd’hui, les plus démunis cueillent et consomment ce qu’ils ont eux-mêmes cultivé, découvrant ainsi les bienfaits des fruits et des légumes dans l’alimentation. Et les surplus de leur production, les membres des coopératives et les néo-jardiniers les revendent, gagnant ainsi de quoi subvenir à leurs besoins.
SIMPLICITÉ
Si cette formule a séduit autant de vénézuéliens, c’est parce que la cause est bonne, mais aussi et surtout parce le moyen est simple et ne coûte quasiment rien aux agriculteurs en herbe. Les micro-potagers sont des plateaux sur pieds en bois, d’un mètre carré, remplis d’un agrégat de petits cailloux et arrosés tous les jours avec une solution nutritive très peu chère - les petites dimensions des tables permettent de les placer partout, dans des cours minuscules comme sur les toits. Économiques et pratiques, ils demandent en revanche un travail quotidien mais promettent en retour de belles cueillettes. Un seul plateau est en mesure de produire 330 laitues, 18 kilos de tomates ou 16 kilos de choux par an en plusieurs récoltes.
Ces nombreux atouts attirent de plus en plus de Vénézuéliens vers la micro-agriculture. Les jardins urbains ont donc de beaux jours devant eux. La nouvelle génération est déjà séduite ! Dans les écoles, le concept se popularise aussi. Au départ, les enfants apprennent comment cultiver les légumes, mais surtout, le micro-jardinage leur inculque l’habitude d’en consommer régulièrement. Enseignants, élèves et parents sont impliqués ensemble dans ces initiatives. Et pour beaucoup de petits, cette première expérience sert d’essai avant de cultiver leur propre micro-jardin.
Sophie Distel
Paru dans Le M.A.G. Cultures N°28 du 01-01-2007 http://www.le-mag.fr/actualites-agricoles/articles/ici-ailleurs/jardins-urbains--745-16-4.html »
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C’est drôle, j’ai déjà lu dix fois une information analogue dont le lieu était Cuba. En effet, depuis plus de 15 ans, ce genre de jardins prolifère dans les grandes villes cubaines. Et Cuba exporte la méthode.
Je m’étonne que l’auteur de l’article ait pu l’ignorer. Il suffit de taper sur Google : "Cuba jardins urbains" pour avoir une foule d’informations. Voir également sur www.fao.org/newsroom/fr/field/2004/37627/article_37647fr.html - 29k - où un rapport de l’ONU (FAO) révélait (en 2005 !) que 45 techniciens cubains travaillaient à Caracas depuis 2 ans pour y introduire un système "cultural urbain" qui est pratiqué par 3000 000 Cubains. Sophie Distel, du M.A.G. Culture, l’ignorait-elle vraiment ?
Non puisqu’elle s’est inspirée de ce rapport, le recopiant par endroit mot pour mot.
Par suite, le fait de présenter comme une innovation récente d’origine vénézuélienne un type de culture pratiqué depuis 15 ans à Cuba et exporté par des spécialistes cubains à Caracas relève de la tromperie, comme s’il était incongru de parler de Cuba aux Français en leur livrant une information positive. Ce dont la presse de notre pays s’abstient en effet en abusant de la troncature tout en s’apitoyant sur de lointaines censures.
Cerise (aux pesticides) sur le gâteau vénéneux : Le M.A.G. Cultures est un bimensuel agricole dans lequel on retrouve la plume de l’économiste ultra-libéral Jean-Marc Sylvestre.
A prévoir dans Le M.A.G Cultures : « Milagros à Caracas, opérations des yeux » et « Caracas, l’analphabétisme vaincu par la méthode « Yo si puedo ».
A prévoir ailleurs, sous ma plume agacée : « Paris, le don d’ubiquité se généralise. De plus en plus, la tête de nos journalistes est aux USA tandis que leur cul reste à Paris ».
photo:Anastasio Capote (au centre) est l’un des 45 techniciens cubains qui enseignent aux Vénézuéliens comment cultiver ces potagers.
FAO.org
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