La réponse brutale de Bush

lundi 16 avril 2007
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Depuis que Fidel Castro a été décrété mourant par Washington et ses experts, il ne cesse de leur faire des pieds-de-nez. Et depuis qu’il s’est fait remplacer aux affaires, le voilà devenu un chroniqueur très prolifique. Voici donc de nouvelles réflexions de Fidel Castro à propos des Etats-Unis qui protègent « leurs »terroristes.

Le représentant le plus authentique du système de terreur que la puissance la plus redoutable qu’ait connue notre planète a imposé au monde grâce à sa supériorité technologique, économique et politique est sans nul doute George W. Bush. Nous faisons donc nôtre la tragédie du peuple étasunien et ses valeurs morales. Ce n’est que de la Maison-Blanche que pouvaient partir les instructions données à Kathleen Cardone, juge de la cour fédérale d’El Paso (Texas), de libérer sous caution, vendredi dernier, Luis Posada Carriles.

Le président Bush a évité à tout moment de reconnaître personnellement la nature criminelle et terroriste de l’accusé. Il l’a protégé en lui imputant une simple violation des démarches migratoires. La réponse est brutale. En fait, le gouvernement des Etats-Unis et ses institutions les plus représentatives avaient décidé d’avance de libérer le monstre.

Les antécédents sont bien connus et remontent très loin en arrière. Ceux qui l’ont entraîné et lui ont ordonné de détruire en plein vol un avion de passagers cubain emportant à son bord soixante-treize personnes, entre athlètes, étudiants et autres voyageurs cubains et étrangers, en plus de son courageux équipage ; ceux qui, alors que le terroriste était incarcéré au Venezuela, ont acheté sa liberté pour qu’il fournisse des armes et dirige pratiquement une sale guerre qui a coûté au peuple nicaraguayen des milliers de vies et la ruine du pays pour plusieurs décennies ; ceux qui lui ont donné toute latitude pour faire de la contrebande de drogues et d’armes afin de contourner les lois du Congrès ; ceux qui ont mis au point avec lui la terrible Opération Condor et internationalisé la terreur ; ceux qui ont torturé, tué et bien des fois fait disparaître physiquement des centaines de milliers de Latino-américains, ceux-là, donc, ne pouvaient pas ne pas agir comme ils l’ont fait.

Bien qu’attendue, la décision de Bush n’en est pas moins humiliante pour notre peuple, parce que c’est Cuba qui, partant des révélations du journal Por esto !, de l’Etat mexicain de Quintana Roo, et les ayant complétées par ses propres sources, a expliqué d’une manière très précise que Posada Carriles était arrivé, partant d’Amérique centrale, via Cancún, à l’île Mujeres, qu’il y avait embarqué le Santrina, après que celui-ci eut été inspecté par les autorités mexicaines, et qu’il avait mis le cap directement sur Miami en compagnie d’autres terroristes.

Alors que Cuba avait, dès le 11 avril 2005, dénoncé ce fait à partir de renseignements exacts et sommé publiquement le gouvernement des Etats-Unis, celui-ci a mis plus d’un mois à arrêter le terroriste et a mis un an et deux mois à reconnaître que Luis Posada Carriles était entré illégalement en Floride par la côte, à bord du Santrina, un prétendu bateau école immatriculé aux Etats-Unis.

Pas un mot de ses innombrables victimes, de ses attentats à la bombe, ces dernières années, contre des installations touristiques, de ses dizaines de plans financés par le gouvernement étasunien pour me tuer. Comme s’il n’avait pas suffi à Bush d’outrager le nom de Cuba en installant sur le territoire illégalement occupé de Guantánamo un épouvantable centre de tortures semblable à celui d’Abou Ghraib et qui, une fois connu, a horrifié le monde. Comme s’il ne lui avait pas suffi de l’action cruelle de ses prédécesseurs. Comme s’il ne lui avait pas suffi de contraindre un pays pauvre et sous-développé comme Cuba à dépenser cent milliards de dollars en trop. Accuser Posada Carriles, c’était s’accuser lui-même !

Depuis presque un demi-siècle, tout a été bon contre notre petite île, située à cent cinquante kilomètres et désireuse d’indépendance. C’est en Floride que les USA ont installé la plus grande station de renseignement et de subversion qui ait jamais existé au monde.

Comme s’il n’avait pas suffi de l’invasion mercenaire de Playa Girón qui a causé à notre peuple cent soixante-seize morts et plus de trois cent blessés, alors que les rares spécialistes de médecine qu’on nous avait laissés n’avaient aucune expérience en blessures de guerre.

Comme s’il n’avait pas suffi, auparavant, du sabotage sur les quais de La Havane du cargo français La Coubre qui apportait des armes et de grenades de manufacture belge, deux explosions parfaitement synchronisées ayant causé la mort de plus de cent travailleurs et blessé beaucoup d’autres pendant les opérations de sauvetage.
Comme s’il n’avait pas suffi de la crise des Missiles, en octobre 1962, qui a mené le monde au bord même d’une guerre thermonucléaire totale, quand les bombes de l’époque étaient déjà cinquante fois plus puissantes que celles d’Hiroshima et de Nagasaki.

Comme s’il n’avait pas suffi de l’introduction dans notre pays de virus, de bactéries et de micro-organismes visant des plantations et le cheptel, voire, même si cela semble incroyable, des êtres humains. Ce sont des laboratoires étasuniens, en effet, qui ont mis au point certaines de ces substances pathogènes que des terroristes avérés au service du gouvernement des Etats-Unis ont ensuite introduit à Cuba

A quoi s’ajoute l’injustice énorme qui consiste à maintenir en prison cinq patriotes héroïques qui, accusés d’avoir fourni des informations sur des activités terroristes contre leur pays, ont été condamnés d’une manière illégitime à des peines de jusqu’à deux réclusions à vie pour une même personne et qui supportent stoïquement, chacun dans un pénitencier différent, de cruels sévices.

Le peuple cubain a défié plus d’une fois, sans la moindre hésitation, le danger de mort. Il a démontré qu’en faisant preuve d’intelligence, en recourant à des tactiques et stratégies adéquates, et notamment en étant toujours plus uni autour de son avant-garde politique et sociale, nulle force au monde n’était capable de le vaincre.
Je pense que le 1er Mai sera un jour idéal pour que notre peuple, en dépensant un minimum en carburant et en moyens de transport, fasse connaître publiquement ses sentiments aux travailleurs et aux pauvres du monde.

Fidel Castro Ruz 10 avril 2007,sur le site de Michel Collon

Transmis par Linsay



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