Rue Emile Jamais

mercredi 24 janvier 2007
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C’est une rue agréable avec ses magasins, ses commerces de proximité, son calme mais surtout sa beauté est unique et se caractérise par son BETON !

Les trottoirs sont larges et le béton scintille de mille feux en offrant aux roues des voitures ou aux semelles de nos chaussures un mini spectacle terrestre permanent........car ces petites pierres de mille feux sont bien incrustées dans le sol.

Certains l’appellent la rue du maire, mais ce n’est pas parce qu’il y habite qu’il faut en tirer des conclusions hâtives....D’ailleurs le 132 est bien loin du 16 donc Madame Z ne doit pas le croiser tous les jours.

D’autant que nous ce qui nous intéresse dans cette rue ce n’est ni les petites pierres brillantes au sol, ni la maison de monsieur le Maire, non nous c’est le devenir de toute une famille qui est en danger.

Les faits :

- Madame Z loue un appartement au 16 rue Emile Jamais à la SCI CSY depuis 2003. Au début elle habite un P3 avec un contrat de location « normal ».
- En juillet 2005 le gentil propriétaire lui propose un P5 situé dans le même bâtiment qu’elle accepte immédiatement car elle souhaite un appartement plus grand.
- Août 2005 il confie l’ancien appartement à une agence de location.
- Août 2005 il lui fait signer un bail complètement illégal en lui disant clairement »c’est ça ou dehors ».

Pour exemple des éléments du bail en question :

- CLAUSE PARTICULIERE : En cas de prolongement de la location après le 1er juillet 2008, le loyer réactualisé sera majoré de 50,00ââ€Å¡¬ par mois les 6 premiers mois, puis de 200ââ€Å¡¬ supplémentaires les 6 mois suivants.

Le loyer actuel étant de 715,00ââ€Å¡¬ ce n’est qu’une légère augmentation ( ! )

- DUREE INITIALE ET DEFINITIVE DU CONTRAT : le présent contrat est conclu pour une durée en mois : 36 mois MAXIMUM.

Au delà de ces considérations législatives sur ce que doit stipuler un bail le constat d’huissier précise :

Cuisine : aucun appareil au gaz ni cumulus pouvant alimenter l’eau chaude !

- Un conduit d’arrivée de gaz de ville avec un robinet dont l’extrémité est bouchée

- Ni cette pièce, ni le salon ne sont équipés d’un autre mode de chauffage comme d’ailleurs tout l’appartement (le chauffage au gaz présente un danger).

- Chambre côté cour intérieure : plusieurs dégâts des eaux en plafond et murs de grande ampleur. L’importance des dégâts des eaux rend la pièce inhabitable. La tapisserie est décollée, le plâtre des murs humides. Il y a un seul point lumineux au plafond composé d’une douille qui fonctionne. On peut sans crainte indiquer que cette pièce est largement insalubre.

- Sur le balcon donnant sur la cour intérieure je note la présence d’un coffret en bois contenant le compteur électrique de l’appartement. Avec des fils électriques pendants.

Cet acte et ses documents comportent 15 feuilles avec des photos de tout l’appartement.

- Le service communal d’hygiène et de santé a été saisi et a fait un rapport lui aussi et note les infractions en précisant les différents textes de lois concernant l’insalubrité.

Madame Z est passée cinq fois devant le tribunal et n’a toujours pas obtenu que des travaux soient faits.

- Aujourd’hui nous avons un enfant sur quatre qui révèle avoir des traces de plomb dans le sang avec toutes les conséquences que l’on connaît.
- Nous avons quatre enfants qui doivent attendre que l’on chauffe de l’eau pour pouvoir se laver.
- Nous avons une famille entière qui habite dans un taudis pour la maudite somme de 715,00ââ€Å¡¬.

Madame Z ne veut pas quitter son logement mais pour autant doit elle accepter ces conditions indignes ?

A l’heure où l’on parle du droit au logement opposable il nous parait inconcevable de ne pas exprimer la colère de cette famille qui au bout de cinq audiences devant le tribunal n’obtient rien du tout, si ce n’est le droit de revenir !

Entre le manque de logement social, la hausse des prix des loyers, et les constructions de luxe en centre ville il se développe un véritable marché « LOCATIF » de la misère et cette situation en est bien le reflet.

Ce ne sont pas les pierres incrustées dans le béton qui vont réchauffer les enfants ou réparer le cumulus afin qu’ils puissent prendre une douche chaude le matin.

Comme quoi la beauté de certaines choses peut vite faner et devenir inutile ou irréelle par rapport aux besoins vitaux de la population, mais encore une fois tout est question de choix.

Le comité Chômeurs et Précaires CGT Nîmes.



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jeudi 28 juin 2012 à 06h03

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