Israël : élections pour l’annexion
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La campagne des élections israéliennes a été sans passion, comme si tout était réglé à l’avance. Effectivement, le taux d’abstention a atteint un record( près de 38% ) et les résultats ont globalement confirmé les prévisions. Il faut toutefois noter un succès moins important que prévu pour Kadima , la résistance du Parti travailliste, la montée de l’extrême-droite et l’irruption des questions sociales.
Arrivé en tête, le parti Kadima, dirigé par Ehoud Olmert, premier ministre par interim, devrait être reconduit à la tête du gouvernement. Pour les responsables de ce parti, leur "victoire" est la confirmation de leur stratégie de "séparation" entre Israël et la Palestine. Cette politique unilatérale écarte toute négociation avec les Palestiniens que les autorités israéliennes continuent de réprimer, d’humilier et même ...d’affamer avec le bouclage de Gaza.
Au lieu de chercher à renouer des contacts avec l’Autorité palestinienne, Israël bafoue son intégrité en donnant l’assaut à la prison de Jéricho avec la complicité des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Comment les Palestiniens pourraient-ils supporter, sans avoir la rage, de voir exhiber en sous-vêtements à la télévision Ahmad Saadat, dirigeant du FPLP récemment élu au Parlement palestinien ? Quelles furent les réactions des Etats-Unis, de l’Union européenne, de la France après cette agression, en violation délibérée d’un accord international ? Quelques déclarations de principe, bien tièdes. Aucun acte significatif.
Ce manque de réaction a été reçu par le gouvernement israélien comme un encouragement à poursuivre dans la même voie : remplacer la négociation par l’unilatéralisme. Avec l’objectif de fixer, de façon arbitraire et unilatérale, les frontières définitives d’Israël. Le mur d’annexion, qui empiète sur les territoires palestiniens, servirait de frontière. Des colonies de Cisjordanie seraient démantelées mais Israël annexerait de grands blocs d’implantation de la Cisjordanie occupée. Comme l’a souligné le 27 mars Leila Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, devant les parlementaires européens :" Entre le morcellement du territoire laissé aux Palestiniens et les annexions, il n’y aura plus de place pour un Etat palestinien".
Il faut s’opposer à cette politique unilatérale du fait accompli. Israël doit négocier, sur la base de la légalité internationale, avec les membres du Parlement palestinien que le peuple a élus démocratiquement et avec le gouvernement qu’il s’est donné. S’il le faut, des pressions, voire des sanctions, doivent être mises en Å“uvre (comme par exemple la suspension des relations économiques et diplomatiques) pour qu’Israël respecte enfin ses engagements et les résolutions des Nations-Unies.
Avant comme après les élections, que ce soit en Palestine ou en Israël, le règlement du conflit et la paix passent par la fin de l’occupation et de la colonisation, le démantèlement de toutes les colonies, la destruction du mur de séparation et d’annexion, la libération des prisonniers politiques( notamment des membres élus du Parlement), le droit au retour des réfugiés et la reconnaissance des droits du peuple palestinien à un Etat indépendant et viable avec Jérusalem comme capitale.
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