LES DÉRIVES DE BOKO HARAM : La responsabilité indirecte de l’Occident
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Le nom « Boko Haram » signifie « L’éducation occidentale est un péché ».
« Bismillah ar-Rahman ar-Rahim... » Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Compatissant. » Coran « Tu ne tueras point » (Genèse).
Et pourtant, les hommes ne se sont jamais aussi fait la guerre en ce début de XXIe siècle où on voit à des degrés divers, les guerres de religion refaire surface, les croisades, l’Inquisition et même la démonstration par les actes du « Livre de Josué » comme l’a si bien fait Israël à l’endroit des enfants de Ghaza où 400 d’entre eux périrent de la folie des hommes.
On nous annonce une autre horreur. Plus de 200 jeunes filles sont enlevées par l’organisation islamique Boko Haram lors d’un raid où dit-on l’armée n’a pas réagi du fait qu’elle savait l’imminence de l’action. Quelles sont les conditions des rapts ? Où sont détenues les adolescentes ? Que dit la communauté internationale ? « (...), la secte islamiste Boko Haram détiendrait 223 lycéennes originaires de Chibok, au nord-est du Nigéria. Le rapt de ces jeunes filles a été revendiqué lundi 5 mai par le chef du groupuscule, Abubakar Shekau, qui a menacé de les « vendre sur le marché » et qu’elles seraient traitées comme des « esclaves ».
Le président nigérian, Goodluck Jonathan, est soumis à une forte pression depuis le rapt, et semble en proie à de multiples critiques visant la corruption de son administration et son impuissance à juguler les violences. De plus, le long silence de Goodluck Jonathan dans les semaines suivant l’attaque a été très critiqué. Nouveau fait embarrassant, un rapport d’Amnesty International publié vendredi affirme que l’armée nigériane avait été informée de l’imminence d’une attaque de Boko Haram contre le lycée de Chibok le 14 avril, mais n’a pas réagi faute de moyens.
L’indignation sélective
Le président américain Barack Obama a déclaré qu’une équipe d’experts américains, composée de militaires et policiers, avait déjà été envoyée sur place pour aider à retrouver les jeunes filles enlevées. La jeune militante pakistanaise, Malala Yousafzai, a déclaré mercredi 7 mai que les jeunes filles enlevées dans une école au Nigeria étaient comme ses « soeurs ». S’exprimant sur CNN, Malala a déclaré que le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram, ne comprend pas l’Islam et n’a pas étudié le Coran. Pour la jeune Pakistanaise : ils sont en train de faire une mauvaise utilisation du mot Islam car ils ont oublié que le mot Islam signifie paix’ » Michelle Obama, l’épouse du président américain, a de nouveau dénoncé samedi 10 mai l’enlèvement de plus de 200 lycéennes au Nigeria.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a affirmé que ces exactions peuvent « constituer des crimes contre l’humanité ». Les 15 pays membres du Conseil se disent prêts à « suivre de manière active la situation des jeunes filles enlevées et à envisager des mesures appropriées contre Bako Haram », une allusion apparente à d’éventuelles sanctions.
Que font les musulmans ?
Le moins que l’on puisse écrire est qu’’ils sont passifs. Aucune initiative ni pour dénoncer ni pour comprendre ni pour être partie prenante du débat planétaire concernant la violence et la part du réel et celle de la diabolisation, voire mêmes comprendre les causes profondes qui ont amené cette organisation à cette inhumanité. La même organisation qui a libéré le prêtre français pour des raisons dit-on humanitaires... Seul un communiqué publié au Caire, par l’université Al-Azhar, a souligné que faire du mal à ces jeunes filles est « totalement contraire aux enseignements de l’islam et à ses principes de tolérance ». Elle a appelé « à la libération immédiate » des lycéennes.
Qui est Boko Haram ?
Le nom « Boko Haram » signifie « L’éducation occidentale est un péché » Boko (de book, « livre » en anglais) créé par les autorités coloniales anglaises (principalement) et françaises, pour transcrire la langue haoussa et, par dérivation, il désigne l’école laïque. Haram est un mot arabe signifiant « interdit » ou « illicite » dans l’islam. Fondée par Mohamed Yusuf en 2002, l’organisation a pour objectif de faire appliquer strictement la charî’a dans tout le pays. Le groupe, activement combattu par les forces armées nigérianes, s’est illustré par une série de violences. Prônant un islam radical et rigoriste, rejetant la modernité et visant à instaurer la chari’a dans les États au Nord du pays. Boko Haram se distingue par des attaques essentiellement anti-gouvernementales et non contre des intérêts occidentaux. [1]
La volonté affichée du gouvernement à partir de juillet 2011 de négocier avec Boko Haram n’empêche pas celle-ci de poursuivre la lutte armée et de revendiquer l’attentat kamikaze contre la représentation des Nations unies à Abuja le 26 août 2011 au cours duquel 18 personnes trouvèrent la mort (...) Rien que pour le mois d’avril il y eut plus de 180 morts, des dizaines de bléssés. » [2]
Le premier enlèvement de ressortissants occidentaux revendiqué par Boko Haram a lieu le 19 février 2013.Une famille française est enlevée. Les négociations sont menées essentiellement par le gouvernement camerounais. La famille est libérée le 19 avril 2013. Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2013, Georges Vandenbeusch, un prêtre catholique français de 42 ans, est enlevé à Nguetchewé, le 31 décembre 2013 sans aucun problème c’est dire que des rançons ont été vraisemblablement payées : rançons qui serviront ou ont servi à acheter des armes. Au supermarché de l’arsenal libyen ouvert à tout vent de par la grâce de l’Occident. Ces armes seraient peut être responsables indirectement du rapt des jeunes filles. [3]
Les précédentes tromperies occidentales
On ne peut qu’être scandalisé devant cet acte odieux, s’il venait à être confirmé, notamment avec cette intention de vente comme esclave. Cependant, l’Occident nous a toujours habitués à nous tromper à travers ses médias aux ordres. Souvenons-nous « L’affaire Sakineh » a défrayé la chronique pendant cet été et a tenu en haleine les biens-pensants occidentaux qui, comme un seul homme, avec une indignation rarement aussi sélective, se sont autoproclamés les défenseurs de la cause de Sakineh coupable en Iran. Le Hérault « sans peur et sans reproche, défenseur de la veuve et de ses deux orphelins, est Bernard-Henry Lévy (BHL) qui a trompé tout le monde, en tout cas celles et ceux qui lui ont fait confiance en signant la pétition contre la sentence de la justice iranienne. La peine de mort par lapidation. De manière concomitante, une autre affaire pratiquement similaire en tout point avec la même ancienneté est la mise à mort de Theresa Lewis déficiente mentale aux Etats-Unis dans l’indifférence générale des médias occidentaux. Aucun média européen n’en a parlé, aucun Bernard-Henry Lévy n’en a parlé, pas l’ombre d’une Elisabeth Badinter, d’un Alain Finkielkraut, voire d’un Alexander Adler. Pire, à l’échelle officielle c’est le silence total concernant Theresa. » [4]
Pourquoi avoir laissé Theresa être exécutée ? Imaginez Theresa et ses derniers instants. L’affaire Sakineh qui est une « manipulation à grande échelle » par BHL qui sait bien où il va, rappelle l’affaire Jila Izadi, une jeune Iranienne de 13 ans condamnée à mort par lapidation. Une campagne médiatique lancée en grande pompe et qui avait fait grand bruit à l’époque suite à la pétition rédigée par Mme Badinter, et Fadela Amara publiée par le journal ELLE (édition du 25 octobre 2004) « Or, quelques semaines plus tard, le Quai d’Orsay nous apprenait qu’il n’y avait pas de fillette de 13 ans condamnée à la lapidation en Iran. Cette condamnation à la lapidation, n’a jamais été prononcée. » Tous ceux qui ont relayé cette information avaient donc menti... » [5]
Des victimes de Boko Haram en décembre 2013
Qu’est-ce qu’une guerre juste ?
Dans cette atmosphère délétère où on assite à une guerre de basse intensité entre deux visions du monde, il est bon de rappeler ce que c’est qu’une guerre juste. « La doctrine de la guerre juste est un modèle de pensée et un ensemble de règles de conduite morale définissant à quelle condition la guerre est une action moralement acceptable. La doctrine s’intéresse plus particulièrement à la guerre préventive et la notion de preuve du casus belli n’y a que peu de place. Son interrogation est reprise par des auteurs catholiques comme saint Augustin, puis Thomas d’Aquin. Thomas d’Aquin exige trois conditions. La guerre ne peut relever que de la puissance publique sinon elle est un crime. La cause juste, l’intention ne doit pas être entachée de causes cachées mais uniquement dans le but de faire triompher le bien commun. » [6]
Sami Addeeb va plus loin, il nous explique la mécanique de la doctrine de la guerre dans les religions. Il écrit : « Dans le dialogue avec son père Jean-François Revel, le moine Matthieu Ricard écrit ceci : « Le dalaï-lama ne cesse de souligner que toute religion pratiquée selon son esprit a pour objectif le bonheur des êtres et se doit d’être un facteur de paix. Le message de Jésus-Christ est un message d’amour et l’un des sens du mot « islam » est « paix ». Les violences et les exactions commises au nom de la religion, et l’utilisation des religions pour accentuer les divisions entre les peuples ne peuvent donc être que des déviations. » [7]
L’auteur impute à Benoît XVI l’assumantion de la guerre par le christianisme en prenant comme référence : « le Livre de Josué » : « (...) Le judaïsme, le christianisme et l’islam, dans toutes leurs composantes, l’affirment explicitement. (...) Il serait sans doute utile de s’interroger ici sur le rôle qu’a pu jouer cette notion biblique dans les grands crimes de l’humanité profane depuis 2000 ans. Il faut au moins savoir gré à Benoît XVI d’avoir re-précisé et souligné, dans le nouveau catéchisme de l’église catholique, sa conception duale, violente, criminogène de Dieu. Lorsqu’il n’était encore que le cardinal Ratzinger, la responsabilité du comité de rédaction lui fut confiée. Ce comité donna une fois de plus valeur de dogme à la croyance en une « bonne violence » de Dieu. Il confirma qu’il fallait continuer de l’enseigner et la transmettre aux générations futures. Il le fit, certes, indirectement mais de manière parfaitement claire en réaffirmant que le Livre de Josué est aussi « saint » que tous les autres de l’Ancien Testament (passage 120 du Nouveau catéchisme), que tous ces livres « ont Dieu pour auteur », sont jugés par l’Eglise « sacrés et canoniques », « avec toutes leurs parties » (105), laquelle Eglise « n’accueille pas seulement une parole humaine, mais ce qu’elle est réellement : la Parole de Dieu » (104). [8]
« Parmi beaucoup d’autres, l’évêque Augustin, (pour le catholicisme), ou Maïmonide (pour le judaïsme) expliquaient déjà, aux Ve et XIIe siècles, que l’église et Dieu « persécutent par amour », contrairement aux impies qui persécutent par cruauté. La « vérité que Dieu a voulu voir consignée » c’est alors que, « pour notre salut » il faut massacrer beaucoup de monde sur la terre. Le Livre de Josué, plus que tout autre livre sacralisé résume parfaitement, dans l’Ancien Testament (AT), cette « vérité salutaire ». [9]
Que dit justement l’abbé Pierre à propos du Livre de Josué ?
Dans une conversation avec Bernard Kouchner, il déclare :
« (...) toutes vos énergies se trouvent mobilisées par la réinstallation du grand temple de Salomon à Jérusalem, bref, de l’ancienne cité du roi David et du roi Salomon. Or, vous vous basez pour cela sur tout ce qui dans la Bible parle de Terre promise. Or, je ne peux pas ne pas me poser cette question : que reste-t-il d’une promesse lorsque ce qui a été promis, on vient le prendre en tuant par de véritables génocides des peuples qui y habitaient, paisiblement, avant qu’ils y entrent ? Les jours... Quand on relit le livre de Josué, c’est épouvantable ! C’est une série de génocides, groupe par groupe, pour en prendre possession ! Alors foutez-nous la paix avec la parole de Terre promise ! Les massacres... Ils n’invoquent pas le fait qu’ils ont tué pour dire : « Ça nous appartient. » Ils invoquent le fait que Yaveh leur aurait dit : « Je vous donne cette terre. » [10]
« Avant d’examiner, poursuit l’auteur, cet exemple tristement significatif de « bonne interprétation » de la prétendue volonté criminelle de Dieu, écartons tout de suite l’objection de certains croyants juifs : le Livre de Josué n’est pas dans le Pentateuque (les cinq premiers livres de la Bible), qui est le seul Livre fondateur de notre religion. C’est dans le Livre de la Genèse que « Dieu » anéantit les cités de Sodome et Gomorrhe (Gen 19, 23) ; c’est dans L’Exode (12, 29) qu’il fait tuer tous les premiers-nés d’Egypte, et donne l’ordre à Moïse de massacrer son peuple qui a adoré le veau d’or (Ex 32, 21) ; c’est dans Les Nombres (31) qu’il ordonne l’extermination des Madianites ; c’est dans le Deutéronome (7-20) qu’il demande à son peuple de se préparer pour l’extermination des Cananéens...(...) On voit ici que la vérité de Benoît XVI n’est pas d’une nature très différente de celle des dirigeants d’Al Qaîda, entre autres musulmans terroristes contemporains de cette Bible. La différence est seulement dans l’opportunité de la mise en application du prétendu « désir criminel » de Dieu. Pour Oussama ben Laden ou Ayman al Zawahiri, il est toujours nécessaire de massacrer beaucoup d’êtres humains pour le bien de l’humanité. Il faut cependant ajouter que, par ailleurs, les appels directs à exercer des massacres sont beaucoup moins nom-breux dans le Coran que dans l’Ancien Testament. (...) » [11]
Que dire en définitive ? Ce qui se passe est inadmissible ! Les jeunes filles doivent être rendues à leurs parents mais dans cet histoire, l’Occident ne s’interroge pas sur sa part de responsabilité. S’il ne faut pas absoudre ces actes inacceptables, il ne faut pas oublier que c’est la misère, le manque d’éducation qui font que les jeunes se tournent vers le Ciel sans, sur Terre, ils n’ont plus d’avenir. Ainsi, plus près de nous les médias occidentaux ont passé sous silence le calvaire des Royengas, ces birmans musulmans. Même Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix par la grâce de l’Occident, celle qui longtemps incarna dans les médias occidentaux le symbole de la lutte pour la démocratie et des droits de l’homme, reprend à son compte le discours populiste des autorités, au risque de conforter les extrémistes bouddhistes dans leur volonté d’éliminer les minorités musulmanes de Birmanie.(...) Ce faisant, Aung San Suu Kyi adopte et répète les éléments de langage des autorités birmanes, qui cachent à peine leurs soutiens aux pogroms menés par les extrémistes bouddhistes. ». [12]
Pendant ce temps, le pétrole coule à flots et tout le monde y trouve son compte. Boko Haram achète des armes avec les rançons. Ces armes sont vendues par le même Occident qui vient pleurer hypocritement à propos du sort des jeunes filles. Ainsi va le monde.
Chems Eddine CHITOUR le 13/05/2104
Transmis par Linsay
[1] Boko Haram : Encyclopédie Libre Wikipédia
[2] Boko Haram : Encyclopédie Libre Wikipédia
[3] Boko Haram : Encyclopédie Libre Wikipédia
[6] Une Guerre juste : Encyclopédie Libre Wikipédia
[7] http://www.blog.sami-aldeeb.com/2011/ 09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/
[8] http://www.blog.sami-aldeeb.com/2011/ 09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/
[9] http://www.blog.sami-aldeeb.com/2011/ 09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/
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