LE PARTI COMMUNISTE PROGRESSE ET LES CONSCIENCES AUSSI
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En Grèce, à peine les élections locales terminées, où le constat de l’abstention massive est confirmé pour le second tour, le premier ministre grec se réjouit auprès de ses créanciers européens, et fait comprendre que des mesures supplémentaires de restrictions pour le peuple seront à attendre très rapidement…
Mauvais calculs ou grossière moquerie …
Et pendant que des milliers de personnes manifestaient à Athènes, pour ne pas cautionner l’arrivée et l’approbation des mesures restrictives de la troïka (les haut commissaires de la CE et du FMI qui supervisent l’application des lois antipopulaires de la dite dette), arrive l’annonce de l’augmentation de la dette résultant de nouveaux calculs et de nouvelles méthodes statistiques ! Ce qui fait que la dette du départ serait de 3,5 milliards d’euros supérieure aux calculs précédents…
Papandreou, se voulait rassurant lundi 15 novembre, auprès du peuple grec en disant qu’il n’y aura pas de baisse de salaires et d’augmentation d’impôts supplémentaires. Mais le peuple qui a déjà l’expérience des propos de son premier ministre, sait très bien qu’il devra s’attendre à des mesures encore plus inhumaines pour les jours à venir.
Déjà, pour 2011, on prévoyait des mesures d’une hauteur de 9,1 milliards d’euros, auxquels à présent s’ajouteraient les 3,5 milliards d’euros supplémentaires, qui pèseront non seulement sur les dépenses (santé, services publics) mais certainement aussi sur les salaires.
Quant à la dette de 2010, étant initialement calculée à 132,7 % du PNB - produit brut national, elle passerait à 144,2 % du PNB. Une nouvelle série de négociations commence alors avec la troïka, à partir du 18 novembre.
Pour arriver au 15,4 % du PNB, Eurostat a inséré dans ses calculs les 17 ex-entreprises DEKO (entreprises publiques d’utilité commune), telles les transports en commun – route et rail ; mais aussi l’industrie de l’armée- les systèmes grecs de défense, la télévision-radio, les organismes de couverture et d’aide de l’exploitation agricole, l’organisme du tourisme. Considérées comme des organismes de « produit non marchand », elles pourraient figurer sur les prochaines listes de privatisation…
Cela laisse quand même beaucoup d’interrogations le fait que la dette augmente à cause d’un système différent de calculs, que la Communauté Européenne s’invente.
D’après l’analyse du KKE, Il s’agit là « d’un prétexte pour se justifier auprès de l’opinion publique pour des mesures de restriction très proches qui toucheront les couches populaires et ouvrières… Les forfaits hospitaliers et les coûts de services vont grimper… Mais, que l’on se le dise : La dette et le déficit ont initialement apparus pendant la période florissante du capitalisme, ils continuent avant la crise et évidemment, ils augmentent à l’arrivée de la crise. Leur augmentation ne fera que s’accroître, car cela devient un problème mondial. Les pays qui sont en dette vont être surendettés malgré toutes les mesures de restrictions… »
« Toutes ses mesures prises à l’encontre de travailleurs, dans l’administration, dans les services publics, dans les entreprises publiques et privées, se sont des mesures qui s’exercent dans tous les pays de l’Europe. Même l’Allemagne qui n’est pas un pays surendetté » a déclaré Aleka Papariga, secrétaire générale du KKE- parti communiste grec.
Le FMI souriant, les peuples se forgent la conscience…
Très joyeux pourtant, mais surtout provocateur face au peuple grec, se montre Dominique Strauss Kahn, maître du FMI, quand il laisse sous-entendre que le peuple serait consentant de mesures que l’on lui inflige. Et que « la gauche grecque » (parlant du PASOK - parti social démocrate), qui a repris la mairie d’Athènes, témoignerait de la preuve de l’approbation de sa politique. "Le gouvernement en place, avec le programme du FMI, a été compris par l’opinion"…
« Voilà comment votre vote est interprété » a souligné Aleka Papariga en s’adressant aux électeurs qui ont voté Pasok mais aussi aux autres partis. « Nous sommes sûrs que le peuple grec saura répondre au gouvernement et à la droite, dans les mois à venir. Mais surtout il faudra répondre globalement à la structure de la CE et du FMI ».
Le soutien à la « Sarkozy » dans la communauté de vautours
Le lendemain des élections – lundi 16 novembre, se tenait à Paris une réunion avec le président français et le premier ministre grec. Papandreou a ouvertement évoqué le besoin d’une prolongation du remboursement de la dette. Sarkozy se serait montré consentant d’une telle éventualité.
Il est bon de rappeler les investissements faits en Grèce par de multinationales françaises, mais aussi les bizness en armement que le gouvernement français a conclu avec le pays, au moment où il évoquait son « soutien » pour … sortir de la crise.
Le premier ministre grec a évoqué le besoin d’une politique commune au sein de la communauté européenne, concernant le taux de l’emprunt aux pays membres. L’économie allemande « ne peut » a-t-il dit « être financée par des emprunts d’un taux bas, au moment où l’économie grecque elle, est financée par des emprunts à un taux très élevé et tout en ayant une monnaie très forte. »
Mais c’était lui-même qui signait le document de remboursement de la dette, imposé par l’Allemagne et la France, au moment où le mécanisme du soutien (sic) se mettait en place.
Les élections locales du 7 et 15 novembre en Grèce.
Lors du premier tour des élections le KKE a atteint un pourcentage de près de 11 %.
Ce qui fait une augmentation d’environ 4% des précédents scrutins. Si ce résultat mérite que l’on s’y attarde, c’est aussi à cause de la propagande que les deux grands partis, le PASOK – social démocrate et la ND –droite, ont mené pour pousser les électeurs au bipartisme.
Le PASOK quand à lui, a basé toute sa propagande préélectorale à menacer le peuple d’organiser des élections nationales au cas où les électeurs ne faisaient pas preuve d’approbation de sa politique. Et en disant que si il ne continue pas son programme de reforme, le pays allait vers la faillite certaine.
Les votes indicatifs restent évidemment ceux des grandes agglomérations. Aux régionales, à Attique le KKE, apporte au premier tour un 14,14 %. Au-delà de la conquête de telle région ou de telle cité, une seule chose est sûre : les deux partis dominants ont été lourdement sanctionnés lors de ces élections.
Le KKE se voit imposé sans aucune équivoque comme la troisième force politique du pays et comme le parti de l’alternative en Grèce.
A sa droite, SYRIZA-SYNAPSISMOS qui a souvent été présentée complaisamment par les médias bourgeois comme l’« alternative de gauche » au PASOK, obtiendra au premier tour moins de 5% des voix.
Le 50% du 50 % ne fait pas plus que 25 % au plus...
Les élections à deux tours ont néanmoins fait l’objet d’une abstention spectaculaire : 40% d’abstention au premier tour, pour atteindre le 54 % au second tour. Un taux très élevé également pour les votes blancs et nuls.
Quelques chiffres indicatifs de l’abstention du second tour :
Ile de Limnos : 72,74%
Ithaque : 70,65%
Athènes : 66,72%
Pirée : 65,28%
Kefalonia : 64,24%
Ce qui démontre à quel point l’opinion publique désapprouve la politique du gouvernement mais aussi le bipartisme imposé. Cela démontre aussi le désenchantement du peuple face à une politique bourgeoise. L’abstention exprime le mécontentement populaire et la condamnation de la politique du PASOK et de la droite. Le KKE considère que ces résultats font preuve de l’existence d’un travail positif dans la conscience des populations, malgré le fait que celui-ci n’est pas abouti. « Il n’y a pas d’autre moyen … » dit Aleka Papariga « il faut changer le rapport de force, de la base vers le haut… » « Aucune concession avec les partis qui soutiennent la politique de la communauté européenne du mémorandum, des monopoles. Aucune concession avec des partis qui baissent la tête au nom d’un « réalisme » et qui tentent de suffoquer et d’empêcher toute forme de radicalité. Nous sommes ouverts pour conduire des actions communes à la base, et ayant comme seul critère de servir les intérêts de la classe ouvrière, des petites entreprises et des petits et pauvres propriétaires agricoles ».
Et comme conclusion à faire et à méditer : Le PASOK qui rapporte la mairie d’Athènes avec 51,95% de votes représentant que le 34,23% des électeurs, combien en réalité représente-t-il ? Grossièrement, le 50% du 35%. Ce qui correspondrait à peine au 18% des électeurs d’Athènes, qui auraient voté pour les sociaux démocrates. Il n’y a pas de quoi crier gloire. Le rapport de force peut se renverser, la solution existe à travers la prise de conscience et la lutte organisée.
La photo de Strauss khan est prise par le journal « eleftherotypia ». Je pense qu’elle évoque bien sa satisfaction en tant que patron du FMI ! Mais le peuple aura le dernier mot !
Les deux autres photos sont tirées du journal « rizospastis » et elles sont nettement plus bouleversantes...
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