Exploitées, révoltées, mais pas méchantes
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Wear Company, une usine de prêt-à-porter de Bacau, dans l’est de la Roumanie, avait fait sensation en juillet 2006, lorsque Sorin Nicolescu, son patron, avait fait venir 300 Chinoises faute de trouver des ouvrières roumaines. Les nouvelles arrivées devaient travailler pour 250 euros brut par mois, une rémunération habituelle dans le textile.
Plusieurs entreprises locales avaient annoncé qu’elles allaient suivre cet exemple dans la mesure où les Roumains n’acceptent plus d’être payés 250 euros brut par mois, puisque la plupart des prix sont désormais comparables à ceux de l’Europe occidentale. Le gouvernement roumain avait lui aussi évoqué une “solution chinoise” pour compenser la pénurie de main-d’Å“uvre locale et comptait faire venir 10 000 Chinois. Le projet de Wear Company s’est toutefois terminé par un conflit du travail.
Début janvier, les Chinoises devaient coudre de nouveaux modèles de vêtements. Considérant que l’organisation du travail mise en place à cette occasion constituait une augmentation déguisée des cadences, elles se sont mises en grève et ont exigé le doublement de leur salaire. Elles auraient alors agressé Sorin Nicolescu à coups “de fourchette, de couteau et de cuiller”, selon les dires de celui-ci. “J’aurais pu mourir”, ajoute-t-il de façon théâtrale. Il compte les renvoyer dans leur pays et recruter d’autres Chinoises.
Si le conflit a éclaté, c’est aussi parce que les candidates avaient été recrutées en Chine sur la base de déclarations mensongères. Selon certaines d’entre elles, on leur avait promis un salaire de 250 euros net. De plus, elles devaient en reverser une partie à l’agence de placement. La majorité des Chinoises souhaitent désormais rentrer dans leur pays [pour celles qui restent, un accord, négocié entre les syndicats, l’ambassade de Chine à Bucarest et l’employeur, prévoit notamment une légère augmentation de salaire]. Priées de s’expliquer sur l’agression de leur patron, elles ont répondu : “On n’a même pas de couteaux ni de fourchettes. On mange avec des baguettes.”
Source : Die Wochenzeitung
Transmis par Linsay
« Il compte les renvoyer dans leur pays et recruter d’autres Chinoises. » avant d’aller carrément s’installer en Chine au nom de la compétitivité ?
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