Pas de solution en dehors de la légalité internationale

dimanche 1er avril 2007
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Reconnue par 82 pays dans le monde, membre de l’Union Africaine, la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) vient de fêter son 31e anniversaire. De façon symbolique, cette commémoration s’est déroulée en zone libérée à Tifariti en présence de plus de 800 délégués de gouvernements et d’associations venus du monde entier et de milliers de Sahraouis. Dans les territoires occupés, ce 31e anniversaire a été marqué par des manifestations de solidarité qui ont été une fois de plus réprimées par les forces d’occupation marocaines. Les procès de défenseurs des droits de l’homme se poursuivent et 38 militants sahraouis sont toujours détenus. Le 20 mars, 8 détenus politiques sahraouis ont été condamnés à de la prison ferme, jusqu’à trois ans.

Tout en maintenant le black-out sur les territoires sahraouis occupés pour empêcher la présence d’observateurs étrangers et leurs témoignages sur la répression (en février, le journaliste suédois Lars Björk a été arrêté puis expulsé), le gouvernement marocain a lancé une opération de séduction auprès des capitales étrangères pour présenter son projet « d’autonomie interne » comme alternative au plan de paix des Nations unies. C’est bien entendu Jacques Chirac, soutien indéfectible du Maroc, qui a été le premier consulté. Il a apporté son soutien à ce plan d’autonomie qu’il a jugé « constructif » sans faire référence aux engagements des Nations unies auxquels la France a souscrit comme membre permanent du Conseil de Sécurité.

Après Paris, la délégation ministérielle marocaine s’est rendue à Madrid qui se rapproche de plus en plus des positions françaises sur le Sahara occidental. Comme l’écrit le journaliste du « Monde », Jean-Pierre Tuquoi, dans son livre « Majesté, je dois beaucoup à votre père.... » : « L’Espagne a mis un bémol à son soutien à la cause sahraouie(...) Chirac peut respirer. Il n’est pas le seul en Europe à défendre la monarchie. Dans sa croisade pro-marocaine, il compte un allié de poids avec qui Paris travaille la main dans la main ». Jean-Pierre Tuquoi cite de nombreux exemples de cette alliance, notamment sur le plan européen.

Le gouvernement espagnol vient de faire un nouveau geste envers le Maroc en signant un contrat d’armement de 200 millions d’euros pour doter l’armée marocaine de 1200 blindés, 800 camions militaires et 10 navires patrouilleurs. D’après nos informations, aucune clause n’est prévue dans cet accord pour empêcher le Maroc d’utiliser ces armes au Sahara occidental ! Par ce contrat, Madrid « se compromet dans une stratégie qui vise à conforter le régime marocain dans son escalade contre la légalité internationale et aux dépens de la stabilité dans le Nord-Ouest africain », a dénoncé le gouvernement de la RASD.

Le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est imprescriptible et inaliénable ; le plan marocain d’autonomie interne bafoue la légalité internationale fondée sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les manÅ“uvres d’obstruction et de retardement, dont le Maroc s’est fait une spécialité, doivent être condamnées et mises en échec. Chirac et Zapatero devront se rendre à l’évidence : il n’y a pas de solution au conflit du Sahara occidental en dehors de la légalité internationale et il n’y a pas de légalité internationale sans le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.



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