Les brèves de février 2013 (I)

samedi 9 février 2013
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Afrique du sud : Anglo American Platinum (Amplats), premier producteur mondial de platine, a annoncé, mardi 15 janvier, la suppression de quatorze mille emplois dans ses mines en Afrique du Sud, au risque de provoquer de violentes grèves, comme l’année dernière, lors desquelles cinquante mineurs avaient péri. Amplats, contrôlé à 80 % par Anglo American, va mettre en veille deux mines et en fermer une troisième afin de réduire d’un cinquième sa production de platine. Les réactions des syndicats ne se sont pas fait attendre, un responsable syndicaliste d’Amplats brandissant aussitôt la menace d’une grève dans tous les sites du groupe en Afrique du Sud. Ces quatorze mille emplois représentent 3 % de la force de travail du secteur minier en Afrique du Sud, au moment où le gouvernement s’efforce de ramener le taux de chômage sous les 25 %.

Allemagne : Deux des Etats régionaux allemands les plus riches, la Bavière et la Hesse – le land de la capitale financière Francfort –, ont annoncé mardi 5 février qu’ils allaient saisir la justice pour ne plus payer pour les plus pauvres. A l’origine de la grogne de ces Etats parfois surnommés "les vaches à lait" de l’Allemagne : le système de péréquation inspiré d’un principe constitutionnel de solidarité. Si la plupart des impôts sont collectés au niveau régional, ils sont ensuite redistribués entre l’État fédéral, les régions et les communes. D’autres Länder ou villes-États reçoivent en revanche beaucoup plus d’argent qu’ils n’en collectent, comme Berlin, la capitale notoirement endettée, qui a reçu 3,3 milliards d’euros. Décidément l’Allemagne est un vrai modèle (sic !) y compris en matière de solidariré nationale !!

Argentine : Les Argentins en ont ras le bol de la manipulation des chiffres par le gouvernement péroniste de Cristina Kirchner. Jeudi 17 janvier, des hackers du groupe Anonymous ont mis hors service la page Web de l’Institut national de statistiques et recensement (INDEC). Ils protestaient contre la falsification du coût de la vie. Selon l’INDEC, l’inflation a été de 10,8 % en 2012. Des sources indépendantes s’accordent sur 25,6 %, plus du double. Les syndicats réclament des augmentations de salaire de plus de 25 %, juste pour rattraper le pouvoir d’achat rogné par l’inflation. Seuls deux pays d’Amérique latine ont perdu le contrôle de l’inflation : l’Argentine et le Venezuela. Les seuls chiffres que personne ne conteste en Argentine sont ceux de la progression du patrimoine des Kirchner. Le patrimoine initial n’a cessé d’augmenter depuis leur accès au pouvoir, d’abord provincial puis national. Dans beaucoup de pays, on dirait qu’il y a conflit d’intérêts. D’autres emploieraient un mot plus fort : corruption.

Bangladesh : La police de Dacca, au Bangladesh, a annoncé, mercredi 30 janvier, avoir arrêté le président et le directeur général d’une usine textile qui a brûlé le week-end dernier, après une plainte pour faute grave déposée par le père de l’une des sept ouvrières tuées dans l’incendie. Quinze autres employées ont été blessées, dont cinq grièvement. L’usine employait trois cents personnes, dont des mineures, deux des ouvrières mortes avaient moins de 18 ans. Les salariés fabriquaient des vêtements pour plusieurs entreprises européennes dont le géant espagnol Inditex, qui possède l’enseigne Zara. En décembre déjà, un incendie dans une usine textile avait tué cent dix personnes. Clean Clothes Campaign, une association de défense des travailleurs du textile, dont le siège se trouve à Amsterdam, affirme que plus de sept cents employés de la confection sont morts dans des incendies au Bangladesh depuis 2006. Le pays est devenu le deuxième exportateur au monde de vêtements, pour un total de 19 milliards de dollars en 2011, en raison de la modicité des salaires et d’une main d’œuvre abondante.

Birmanie : Le gouvernement birman a indiqué lundi 27 janvier avoir obtenu un accord avec ses créanciers du Club de Paris pour l’annulation de la moitié de sa dette, nouveau signe de la confiance accordée par la communauté internationale au régime réformateur. L’accord réduit la dette extérieure de la Birmanie de quelque 6 milliards de dollars. Le geste du Club de Paris, groupe informel de créanciers qui réunit notamment les États-Unis, le Japon et plusieurs pays européens, ouvre une nouvelle ère dans laquelle la Birmanie s’engage à coopérer pleinement avec tous les membres. La presse indique que Le nouveau régime du président et ancien général Thein Sein, au pouvoir depuis près de deux ans, a surpris le monde entier en pilotant un ambitieux programme de réformes politiques et économiques, à la suite du départ sans violence de la junte après un demi-siècle de dictature. Outre l’élection au Parlement de l’ancienne dissidente Aung San Suu Kyi, il a libéré des dizaines de prisonniers politiques, obtenant la levée ou la suspension des sanctions occidentales. Le régime birman a reçu il y a dix jours à Naypyidaw les bailleurs de fonds internationaux et leur a présenté un document dans lequel sont décrits notamment ses choix stratégiques pour les années à venir et ses engagements en termes de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. S’ils ont reçu les félicitations des Etats-Unis, de l’UE et du Japon, pays experts en droits sociaux et libertés comme chacun sait, alors tout va bien

Centrafrique : le pouvoir et les rebelles signent un accord de cessez-le-feu. Un accord de sortie de crise prévoyant un cessez-le-feu, le maintien du président François Bozizé au pouvoir et la formation d’un gouvernement d’union nationale a été signé, vendredi 11 janvier, par les belligérants centrafricains. Cet accord intervient à l’issue de trois jours de pourparlers dans la capitale gabonaise, Libreville, sous l’égide des pays d’Afrique centrale. Il est censé mettre un terme à une insurrection armée de plusieurs mois qui se rapprochait ces derniers jours de la capitale centrafricaine, Bangui. Le texte prévoit la mise en place d’un cabinet d’union nationale et la nomination d’un nouveau premier ministre issu de l’opposition démocratique, la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation de législatives dans douze mois. Bozizé restera en place jusqu’à la fin de son mandat en 2016 mais il ne pourra révoquer le nouveau premier ministre pendant la période de transition. Le premier ministre ainsi que les autres membres du gouvernement ne peuvent être candidats à la prochaine présidentielle, précise le document. L’accord de Libreville prévoit également le retrait de toutes les forces militaires étrangères de Centrafrique, à l’exception des Forces multinationales de l’Afrique centrale (Fomac).En position de force, la Séléka, qui demandait en début de négociations la traduction de Bozizé devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, a obtenu la libération des personnes arrêtées en relation avec la crise. Elle s’est engagée à se retirer des villes occupées, à abandonner la lutte armée et annoncé le 6 février son accord pour rentrer dans le gouvernement d’union nationale.

Chine : Un Tibétain s’immole par le feu en Chine, le troisième en dix jours à protester ainsi contre la domination de Pékin sur la région chinoise du Tibet. La fréquence des immolations s’était accrue à l’automne dernier, avant la tenue du congrès du Parti communiste chinois, qui avait nommé Xi Jinping à la tête du parti et du pays, un changement qui n’a lieu que tous les dix ans. De nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu’ils considèrent comme une domination grandissante dans leur région des Han, l’ethnie ultra majoritaire en Chine, la répression de leur religion et de leur culture, et leur marginalisation. Pékin réfute ces accusations, estimant que les Tibétains jouissent de la liberté de culte. Le gouvernement met l’accent sur les importants investissements consacrés à la modernisation du Tibet, et à une meilleure qualité de vie pour ses habitants. Le pouvoir chinois accuse aussi le dalaï-lama d’inciter les Tibétains à s’immoler, et les tribunaux chinois ont menacé de poursuivre pour "homicide volontaire" les auteurs de ces incitations. Rappelons qu’au Tibet les plus virulents
Opposants au régime chinois réclament le retour à une théocratie qui justifie l’esclavage et la possession des terres par les monastères.

Chypre : La Banque centrale chypriote a indiqué que l’étude sur les besoins financiers des banques de l’île, nécessaire à la signature d’un plan de sauvetage pour Chypre, n’était pas encore terminée, bien qu’elle était attendue pour le 18 janvier. Sans le montant nécessaire à la recapitalisation des banques —qui constituera la plus grande partie du plan de sauvetage—, aucun accord ne peut être conclu entre Chypre et la troïka, (Fonds monétaire international (FMI), Union européenne (UE) et Banque centrale européenne (BCE).Bien que Chypre ait déjà mis en œuvre des mesures d’austérité sévères, visant à économiser plus d’un milliard d’euros comme demandé par la troïka, ses partenaires européens l’ont appelé à engager davantage de réformes. En réponse, les travailleurs de la construction sont en grève illimitée depuis le 24 janvier.

Corée du Nord :La Chine n’"hésitera pas" à réduire son aide à la Corée du Nord si Pyongyang procède à un nouvel essai nucléaire, a prévenu, vendredi 25 janvier, un organe officiel de presse chinois, dans une rare mise en garde publique à l’égard de son imprévisible voisin et allié. De son côté, Pyongyang a menacé d’attaquer la Corée du Sud si elle participait au durcissement des sanctions mises en œuvre par les Nations unies. Cette polémique feutrée entre Pékin et Pyongyang par voie de presse est largement inédite. En 2009, après le deuxième essai nucléaire nord-coréen, des informations avaient fait état d’une baisse de l’aide chinoise à son voisin nord-coréen, mais Pékin a toujours refusé de les confirmer. Cette mise en garde de la part de la Chine s’exprime au moment où les négociations à six (deux Corées, Chine, États-Unis, Russie et Japon), sur la réduction de l’armement nucléaire sont au point mort depuis décembre 2008.

Corée du Sud : Les clients américains sont passés à la pompe, Hyundai passe maintenant à la caisse. Le constructeur automobile sud coréen s’était fait prendre la main dans le réservoir, en novembre 2012, en promettant sur ses modèles vendus aux États-Unis des consommations de carburants bien inférieures à la réalité. Hyundai a ainsi pris tout le monde par surprise, jeudi 24 janvier, en annonçant une baisse de 11,7% de son résultat opérationnel au dernier trimestre de 2012. Un coup de pompe qui n’est pas seulement dû au mensonge sur la consommation de ses véhicules. Le groupe est aussi en train de perdre un carburant d’un autre genre : la faiblesse du won, qui lui a ouvert ces dernières années une autoroute sur les marchés américain et européen. Sur le dernier trimestre, la remontée du won aurait coûté au constructeur coréen dans les 127 millions d’euros. Les métallo sud-coréens vont-ils faire les frais de ces tribulations ? Affaire à suivre.

Cuba : Elections législatives pour désigner les 1 269 délégués aux 15 assemblées provinciales. La nouvelle Assemblée nationale procédera à l’élection du Conseil d’État, organe exécutif suprême, dont la trentaine de membres éliront le 24 février leur président, qui devrait sans surprise être Raul Castro, pour un second mandat. Selon de nouvelles dispositions, le scrutin marque pour la première fois depuis un demi-siècle le retour à la limite de deux mandats de cinq ans, de nouveau imposé aux plus hauts responsables du pays. La génération "historique" au pouvoir depuis l’avènement de la Révolution cubaine en 1959 devrait ainsi partiellement céder la place à une nouvelle génération de dirigeants qui pourraient apparaître au grand jour avec leur élection au Conseil d’État. Raul Castro devrait ainsi quitter son poste en 2018.

Égypte : L’armée égyptienne a adressé une sévère mise en garde, le 29 janvier, après les violences qui ont fait au moins 52 morts. Le chef d’état-major de l’armée a prévenu que le conflit entre les forces politiques "risquait de conduire à l’effondrement de l’État". Les défis politiques et économiques de l’Égypte constituent une "menace réelle" contre la sécurité du pays. Le président Morsi a décrété dimanche soir l’état d’urgence dans les villes de Port-Saïd, de Suez et d’Ismaïlia. Mais le couvre-feu n’a pas été respecté, des postes de police ont été attaqués. C’est le retour au premier plan d’une armée qui cherche, avec l’appui bienveillant des Etats Unis à confisquer la révolution ?

Espagne : Des centaines de personnes ont manifesté à Madrid contre la corruption, exigeant la démission du président du gouvernement Mariano Rajoy. Des responsables du Parti populaire (PP) auraient reçu des salaires non-déclarés. Aux cris de "Ce président est un délinquant", "Démission", les manifestants portaient des pancartes où était écrit "Voler est un délit, seulement pour les pauvres". Les manifestants se sont regroupés aux abords des bâtiments du PP, le parti de M. Rajoy. L’ancien gérant puis trésorier du PP a distribué pendant deux décennies des enveloppes contenant entre 5000 et 15’000 euros à des dirigeants, en complément de leurs salaires officiels. Il est par ailleurs mis en cause dans une affaire qui avait éclaboussé en 2009 la droite espagnole. L’argent provenait de commissions perçues auprès d’entreprises de construction, de sociétés d’assurances et de donations anonymes. Les bénéficiaires étaient des "secrétaires exécutifs, des élus et autres membres de l’appareil".

France : Vu du Moyen-Orient, l’intervention française au Mali « ressemble à un indécent remake télévisuel d’autres interventions grotesques auxquelles nous avons pris part ailleurs dans le monde. Les troupes françaises ne resteront au Mali que "quelques semaines", nous assurent Hollande et ses acolytes. N’est-ce pas ce que nous avions dit quand des soldats britanniques ont fait leur apparition dans les rues de l’Irlande du Nord, avant d’y passer des décennies à combattre ? N’est-ce pas ce qu’ont dit les Israéliens quand ils sont entrés au Liban en 1982, avant d’y rester 18ans ? N’est-ce pas ce que nous croyions quand nous avons envahi l’Afghanistan ? Pourquoi la France est-elle au Mali ? Le Mali est une construction artificielle, dont les habitants du Nord, en particulier les Touaregs, ont toujours refusé l’autorité d’un gouvernement noir, et du Sud. C’est une question tribale, derrière un voile d’‘islamisme’. Et maintenant, on s’en sort comment, de ce cirque ? Peut-être devrions-nous poser la question à Mokhtar Belmokhtar, "cerveau" présumé de la prise d’otages algérienne. Cet homme n’est autre que le "légendaire (remarquez encore l’adjectif) Mister Marlboro", dont l’intérêt pour la contrebande et les ceintures explosives bourrées de Semtex semble largement dépasser le sens qu’il a de ses devoirs envers l’Islam.
Mais, serait-ce un vieux relent d’insanité coloniale que je reconnais là ? On continue le long du fleuve Niger, Des troupes françaises qui combattent des insurgés. Des "terroristes" qui battent en retraite. Des gros titres qui rappellent ceux de 1954 à 1962. Dans un pays qui s’appelle l’Algérie. Or, croyez-moi, cette guerre-là, les Français ne l’ont pas gagnée ».

Guatemala : Le Guatemala renoue avec ses vieux démons. Le 4 octobre 2012, un affrontement entre paysans et militaires sur la route de Totonicapan avait provoqué la mort de huit manifestants. Cette tuerie a mis fin à l’état de grâce dont jouissait le président Otto Pérez Molina. Face aux réactions gouvernementales de déni, Rigoberta Menchu (Prix Nobel de la paix 1992) a accusé le gouvernement de « racisme profond et mépris à l’égard des personnes appartenant au peuple Maya, victimes de cette affaire ».Le général de réserve Otto Pérez Molina avait été investi à la présidence du Guatemala en janvier 2012. Après avoir promis de réprimer le crime organisé à l’aide des unités d’élite des forces armées, il a proposé la légalisation de la drogue, ce qui lui a donné une certaine notoriété internationale. Toutefois, sa promesse d’une réforme constitutionnelle n’est jamais sortie des cartons. Et la réforme fiscale en vigueur à partir de 2013 suscite une résistance féroce de la bourgeoisie guatémaltèque, habituée à tout exiger des gouvernements sans rien donner en échange. Selon l’opposition, le vrai pouvoir serait exercé par la vice-présidente Roxana Baldetti, très présente sur la scène politique.



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