Ce vendredi 16 février la CGT 13 a annoncé une conférence de presse des PAMAR devant l’ARS, l’Agence Régionale de Santé à Marseille. Donc à 11h, levée du piquet de grève pour rejoindre le siège de cette institution. Ils n’y sont pas allés seuls mais accompagnés de salariés de la santé privée, de la fonction publique, des entreprises environnantes…Cela a rapidement fait un rassemblement important et coloré de rouge, drapeaux flottant au vent, devant l’immeuble et accompagné de la sono diffusant les musiques qui deviennent des classiques du piquet. Cela tombait bien puisque d’un coup, comme par miracle, l’ARS s’est souvenue que la CGT avait demandé un rendez-vous depuis plusieurs semaines...La conférence s’est donc vite clôturée pour permettre à une délégation d’être reçue.

L’entretien a permis, à une direction de l’ARS qui ne semblait ne pas l’avoir compris, que les grévistes ne luttaient pas que pour eux mais pour l’intérêt général. Au départ il a fallu que les représentants qui recevaient nos camarades comprennent que cela les regardait...

Dans ce conflit il y a les conditions de travail, les menaces et humiliations du personnel et il y a aussi les conditions d’hygiène qui sont posées. Quand un ou une salariée quitte le travail en n’ayant pu ni se doucher, ni se désinfecter en ayant été en contact avec du linge souillé provenant peut-être de malades contaminés et contagieux, cela représente un danger pour elle. Mais au-delà, cela représente un danger pour les personnes qu’elle va rencontrer en particulier dans les transports en commun...Tranquillement Sonia et Kala ont donc rappelé à l’ARS les termes de la lettre qu’elle a reçue et l’ont illustré avec quelques exemples : les salariés n’ont pas le droit de se laver quand ils passent du linge sale au linge propre, le linge souillé et contaminant identifié dans des sacs rouges n’est pas trié et lavé à part mais mélangé avec le linge ordinaire ce qui n’est pas le processus légal prévu, du linge tombé à terre à sa sortie du lavage n’est pas relavé mais simplement épousseté...
A cela s’ajoute les règles de sécurité et d’information concernant le risque chimique qui ne sont pas respectées, question soulevée par l’inspection du travail...

La délégation a aussi indiqué que la CGT, comme le prévoit la loi en pareil cas, avait alerté l’employeur, officiellement dès le 18 janvier, sur les risques pour la santé publique et qu’en l’absence de réponse à ce jour, elle allait alerter le préfet pour que des mesures soient prises. Touts faits qui, s’ajoutant aux menaces de mort en réunion, montrent que non seulement il était légitime que les salariés exercent leur droit de retrait, ce que l’employeur n’a jamais contesté, mais qu’en plus les causes de cet exercice n’avaient pas disparu. En effet depuis le 20 décembre, soit près de deux mois, m’employeur n’a pris ni annoncé aucune mesure...

Au vu de ces arguments le représentant de l’ARS a convenu que la demande de table ronde pour aborder tous ces sujets et faire cesser le trouble se comprenait et il s’est engagé à nous transmettre la réponse et les dispositions prises par l’institution. La balle est donc dans le camp des pouvoirs publics...

A la sortie, Kala a pris la parole pour remercier tous les soutiens de la lutte et réaffirmé la détermination des grévistes. Le combat continue donc et dès ce lundi matin, sur le piquet, les discussions, souvent interrompues par les coups de klaxon de soutien, des travailleurs et travailleuses du coin, allaient bon train pour parler de la suite des événements et en particulier du rendez-vous collectif avec l’avocat concernant les suites juridiques à donner en complément de l’action tenace. En fond musical, outre des chants venus d’Algérie ou des Comores, la chanson de Soolking « Liberté » hymne des manifestants du hirak et devenue maintenant hymne de la lutte des PAMAR. Ici le matin on se salue en disant :
« Même pas mar et toi ?
 Même pas mar aussi »

Pour soutenir la lutte : Solidarité PAMAR