PAMAR : plus d’un mois de lutte et si on parlait de l’hygiène ?

mardi 30 janvier 2024
par  Charles Hoareau
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Au fond comme souvent, la lutte des PAMAR est comparable à un fil de pelote que l’on tire sans savoir au début que celle-ci va toute se dérouler.
Au départ il y a des conditions de travail éprouvantes, des heures non payées, l’attitude en permanence menaçante et insultante de l’encadrement vis-à-vis du personnel et puis la descente sur place d’un trio qui va jusqu’à menacer de mort le personnel qui a eu l’audace d’écrire à l’inspection du travail...ce qui est pourtant la procédure minimale en pareil cas.

Et puis il y a tout ce que le temps passé devant le portail à l’entrée de l’entreprise fait ressortir.
Tous les matins de 7h 30 à 15h ça en fait du temps à revenir sur ce qui se passe, ou plus exactement se passait avant le 20 décembre dernier et qu’aucun salarié ne veut revivre ni pour lui ou elle, ni pour celles et ceux qui viendront après. C’est tout le sens de leur action et la raison de leur détermination.

- Entre deux coups de klaxon (nombreux) des véhicules qui passent dans la zone, saluant les courageuses et courageux grévistes qui sont là debout dans le froid,
- Entre deux visites de personnes venues apporter leur soutien sous diverses formes : quelques mots d’encouragement, quelques fruits secs, de l’eau, des provisions,
- Entre deux moments de danse sur la musique qui berce la direction de PAMAR et lui rappelle que les grévistes sont là
- Entre deux moments d’échange sur la lutte ou sur les événements de la vie des uns et des autres
les grévistes reviennent sur ce qui ne peut pas continuer comme fonctionnement dans l’entreprise outre les menaces, les insultes et propos humiliants

Les atteintes à l’hygiène

1) Tout d’abord et dans l’ordre il y a les tenues du personnel qui sont inadaptées et incomplètes pour garantir une protection suffisante des contaminations toujours possibles pour du linge souillé venant d’un établissement de santé. Sans rentrer dans les détails, pour ne prendre qu’un exemple, le personnel travaille avec ses chaussures de ville sans sur-chaussures.

2) Ensuite il y a le traitement du linge sale. Avant, comme cela se fait ailleurs, il y avait une différenciation de faite entre le linge sale, le linge souillé et le linge contaminé (et donc contaminant) enfermé dans des sacs rouge. Au lavage on ne mélangeait pas les sacs rouges avec le reste du linge. Ils étaient mis de côté pendant plusieurs jours puis lavés à part. Le personnel devait être équipé des pieds à la tête ce qui n’a jamais été complètement le cas chez PAMAR. Aujourd’hui la situation s’est aggravée et le risque sanitaire accru. En effet à l’arrivée du linge sale, plus de séparation entre linge contaminé et linge sale, les sacs rouges sont vidés avec le reste du linge et tout est lavé ensemble sans attendre.

3) Quand le personnel a fini de travailler le linge sale, il passe au linge propre sans avoir la possibilité de prendre une douche entre les deux, possibilité qui lui est refusée.

4) Il est fréquent qu’une fois lavé le linge propre tombe par terre vu les grandes quantités qui sont manipulées. Dans ce cas-là la direction refuse que le linge soit relavé, pour elle un coup de soufflette suffit...

5) Il arrive fréquemment que le personnel de PAMAR aient des éruptions cutanées suite à l’utilisation de produits dans le circuit. Lesquels ? Impossible de le savoir la direction refusant de donner la liste des produits qui sont utilisés comme la loi lui en fait pourtant l’obligation.

On pourrait rajouter d’autres éléments comme les nuages de poussière qui surviennent dans les ateliers de blanchisserie à certaines phases et qui provoquent toux et irritations multiples, les conditions difficiles en été où le personnel ne peut disposer d’eau alors qu’il transpire abondamment sous l’effet cumulé de la chaleur ambiante et de celle des machines...

La direction refusant toute discussion, la CGT a alerté l’ARS [1] et demandé une enquête de la CARSAT [2] ce qui relève de ses missions.

L’inspection du travail, elle a tenté de mettre en place une médiation. Au bout de 2 jours de discussion force est de constater l’impasse comme l’indique le personnel ci-dessous. Il en est à sa 5e semaine de lutte et ne lâche pas sur ses objectifs malgré l’attitude de la direction et entame ce matin la distribution d’un tract au personnels et usagers des cliniques du groupe.

Déclaration des représentants du personnel gréviste de PAMAR lors de la médiation dans les locaux de l inspection du travail :

Nous prenons acte de votre refus de toute avancée de votre part.
Nous considérons que la situation que nous vivons suite aux menaces et conditions de travail déplorables dans lesquelles vous nous obligez a travailler est bien de votre entière responsabilité.
Le groupe Sainte Marguerite, protège une direction chez PAMAR indigne, violente, agressive et répressive.
Cette situation nous empêche de reprendre notre travail en toute sérénité.
Le règlement par la médiation aurait pu vous permettre de rétablir une situation normalisée tant dans les conditions de travail que le respect de nos personnes.
Des ce soir nous nous sentons libres de mener toutes initiatives et en tout lieu avec l’union départementale Cgt 13 pour dénoncer nos conditions de travail chez PAMAR pour le groupe Sainte Marguerite.
A cette heure nous suspendons les discussions a cause de votre attitude.


[1L’Agence Régionale de Santé

[2Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail



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