Lenoir-et-Mernier : l’usine incendiée à Bogny-sur-Meuse

jeudi 27 mars 2008
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Exaspéré par l’attitude des pouvoirs publics qui refusent de prendre en compte leurs revendications, un groupe de salariés licenciés a mis le feu à la maison mère des Lenoir-et-Mernier, mardi soir à Bogny-sur-Meuse. Des débordements ont également émaillé la journée sur le site de Levrézy ou les bureaux ont été incendiés en fin d’après-midi.

Ecoeurement et colère chez les Lenoir-et Mernier.
Mardi, la réunion en préfecture n’a rien donné : vers 22 heures, un groupe incontrôlé a mis le feu à la maison mère.
Un quart de l’usine a brûlé.

LES SYNDICATS JETTENT L’EPONGE.

« Les coupables, ce sont les pouvoirs publics et les politiques. Ils n’ont pas voulu d’un médiateur, ils refusent nos propositions. Qu’ils assument ! Si ça dérape, ce sera aussi leur responsabilité ! »

Les Lenoir-et-Mernier sont au bord de la rupture.

Depuis l’échec de la dernière réunion en préfecture, le syndicaliste Claude Choquet ne contrôle plus le mouvement.

Mardi soir, les salariés licenciés ont vivement réagi aux mauvaises nouvelles rapportées par leur représentant.

A une centaine, ils avaient attendu trois heures dans le froid devant les grilles de l’Etat et au bout du compte, rien,.

Le fiasco de la réunion n’est pas passé.

Ecoeurement, colère, les licenciés vitupèrent.

Vers 22 heures, c’est le débordement.

Un groupe d’incontrôlés met le feu à la maison mère des Lenoir-et-Mernier, près de la Meuse.

Une poignée d’hommes entre dans l’usine par un grillage à l’arrière.
La toiture s’embrase, l’atelier est dévasté, le magasin de stockage des pièces est touché.

Les pompiers réussissent à sauver le reste de l’outil de travail, repris par une nouvelle entreprise avec une dizaine de salariés.

Mais, la colère des Lenoir-et-Mernier reste larvée.

— -Coups de sang.

Hier, des débordements ont émaillé la journée.

Les coups de sang touchent le site de Levrézy ou sont stockées les cuves d’acide.

Des bacs pleins de boulons sont renversés, les vitres des bureaux explosées, les armoires jetées au sol.

Des licenciés passent leur nerf sur l’usine.

« Ce n’est plus une unité de production, c’est un cadavre ! », scande un ouvrier.

« On ne nous respecte pas. Eh ben ! Nous non plus, on ne respecte plus les lieux », enchaîne un autre.

Un tas de dossiers jonche le sol, il s’embrase.

« Il faut les comprendre. Sept semaines d’actions quotidiennes dans la rue pour ne rien obtenir, c’est trop dur à avaler », commente le représentant des salariés qui se désengage totalement des suites du mouvement.

« C’est une déception terrible. Je n’approuve pas le choix de mettre le feu à la maison mère mais c’est le résultat de l’attitude développée par les pouvoirs publics et les politiques de gauche comme de droite qui sont tous allés contre les propositions des salariés ».

« Jusqu’ici, on tenait le mouvement », précise-t-il.

« On préservait l’outil de travail. Mais à partir de maintenant, nous syndicalistes, on ne s’estime plus responsable de ce qui peut se passer ».

Et l’avenir dans tout ça ?

« C’est un gros point d’interrogation », estime Claude Choquet.

« Il n’y a plus de négociations, plus de rendez-vous. C’est cent salariés licenciés à la dérive ».

Par Christelle Lefèbvre dans l’Ardennais du 27/03/2008

Transmis par Linsay



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