Un week-end chargé pour l’ANC (I)

lundi 10 juillet 2023
par  Rouge Midi
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Ce week-end était de ceux, où les militantes et militants se démènent pour honorer les rendez-vous que la lutte impose.
Entre manifestations contre les violences policières, rassemblement pour le droit aux transports en PACA, meeting contre l’impérialisme français en Afrique et présence militante au festival d’Avignon, le week-end était intense…

La Région PACA s’attaque au droit aux transports.

Ce samedi 8 juillet à 11h, un rassemblement unitaire (LFI, CGT, SUD, ANC, ATTAC…) était organisé devant l’hôtel de Région pour protester contre la dernière trouvaille de M. Muselier : mettre en cause l’accès aux transports régionaux à prix réduits pour les précaires. Voici l’intervention d’Emilie FRAIGNEUX au nom de l’ANC PACA

Alors que les attaques contre les chômeurs, précaires et privés d’emploi se succèdent à vitesse grand V : Réforme de l’assurance chômage, France Travail, expérimentation du RSA conditionné à 20h de travail par semaine…
Le gouvernement de Macron nous l’avait annoncé il y a quelques mois la nouvelle devise de la France serait donc Travail, Ordre, Progrès...
Travail et Ordre c’est incontestable, après 6 mois de lutte contre la destruction de notre système de retraite héritage du CNR et l’utilisation de la police pour opprimer les classes populaires quand elles tenteraient de s’organiser pour dénoncer et contrer les mécanismes d’exploitation capitalistes !

En ce qui concerne le progrès on cherche encore .... Serait-ce de nous faire travailler plus longtemps ou peut être en durcissant les conditions d’accès aux allocations chômage ? Vous pouvez demander aux premiers concernés, ce n’est pas le mot Progrès qui est prononcé ! Pour le travail il n’y a qu’à voir comment celles et ceux qui ont un emploi sont traités et à quel salaire ils et elles sont pour savoir qu’elle est la conception de ce terme dans la bouche de l’équipe du président.
La région PACA n’est pas en reste en nous donnant un autre exemple de destruction de conquis concernant les plus précaires, celui du droit aux transports. Cela nous semble symbolique dans cette période. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Il faut revenir quelques décennies en arrière, entre 1995 et 2000, où l’organisation des chômeurs, précaires et privés d’emploi au sein de la CGT leur a permis d’obtenir de nouveaux droits. C’est au nom du droit (à l’emploi, au logement, à la santé, à l’énergie, au transport…) que les chômeurs et précaires de l’époque ont mené cette bataille revendicative pour les transports gratuits non pas pour les seuls chômeurs, mais pour toutes les personnes, quel que soit leur statut, dont les revenus personnels (et non pas familiaux) étaient inférieurs au SMIC La question étant celle du droit au transport pour tous et toutes. C’est ainsi qu’ils ont pu obtenir la gratuité des transports, sur Marseille d’abord et sur la plupart des villes du département ensuite, puis sur le département lui-même et enfin sur la région.

Grâces à diverses actions organisées (occupations et manifs entre autres) les avancées obtenues, ont varié d’une collectivité à l’autre en fonction du rapport de force instauré, des concessions ont pu être faîtes par certaines collectivités territoriales.

Puis c’est en 2005, que l’association politique Rouge Vif devenue depuis ANC, a décidé de reprendre à son compte cette notion de droit au transport comme un élément du socle de sa conception du changement de société. Le déclencheur fut alors une décision de la mairie de Marseille de mettre en place dans toute la ville des horodateurs, privatisant ainsi l’espace public au nom de l’écologie. A l’époque Renaud Muselier était 1er adjoint de la ville : comme quoi il a de la suite dans les idées ! Dans cette bataille des milliers de marseillais signaient une pétition demandant : les transports gratuits et leur développement pour toute la population, la création de parkings publics gratuits aux périphéries et dans le centre, ainsi que la création de zones piétonnes en accord avec la population bien sûr…

Deux conceptions se sont depuis lors opposées et elles sont encore d’actualité aujourd’hui. Une parlant de nécessité économique, de compétitivité, de juste prix (sic !), du nécessaire apport du privé, de mérite, voire de chance….l’autre, et c’est la nôtre, parlant de choix de société, de services publics pour tous et toutes, de gratuité, d’espace public…Il faut se rappeler, que s’il n’y avait pas eu luttes, non seulement la ville serait encore plus remplie d’horodateurs et de parkings privés payants, mais qu’en plus il faudrait s’acquitter d’un péage piétons à l’entrée de certaines rues commerçantes comme la rue St Ferréol projet fou caressé par les amis de Muselier de l’époque et que la protestation populaire a fait échouer. Nous le disons avec force, comme pour l’énergie, la santé, la communication, l’ANC est pour un service public des transports, qu’il s’agisse du fer, de la route, de la navigation ou des airs, c’est-à-dire un service dirigé par le public, salariés et usagers unis. C’est la seule façon de revenir et faire mieux encore que par le passé en matière de droits au transport. Par exemple cela veut dire revenir à un tarif au kilomètre et non en fonction du remplissage, des heures ou du type de moyen de transports. C’est la seule manière de mettre en place l’égalité des droits sur tout le territoire y compris, près de chez nous la Corse.

Cela voudrait dire aussi à terme d’en finir avec la balkanisation des transports qu’ont instaurée les lois dites de décentralisation qui font qu’aujourd’hui faire 100 km coûte beaucoup plus cher en PACA qu’en Occitanie voisine.

De plus dans notre région on ne peut pas parler de droit au transport sans parler du développement des moyens quand on sait, pour ne prendre qu’un exemple, qu’il faut 5h de train pour rejoindre Briançon et que le coût est de plus de 50€ le double d’un transport en voiture (sans les péages dont il faudra bien gagner la suppression) et 66% de temps supplémentaire !!! Et ne parlons pas de la fréquence…
Dans ce combat général pour le droit aux transports, la gratuité au moins pour les plus précaires a toujours été la 1re étape nécessaire. Celle quasiment gagnée au niveau régional par les comités chômeurs.
Nous voici en Juillet 2023, où de nouveau ces conquis sont attaqués à la défaveur des plus fragiles, précaires et handicapés, qui se voient retirer par la région de nouveau tout droit à se déplacer sur le territoire, durcissant toujours plus leurs conditions de vies, d’accès à l’emploi, et même le droit de voir des proches, amis, famille ...La remise en cause des droits est d’ailleurs aussi à l’ordre du jour du département des Bouches du Rhône et la mise en place de la gratuité pas à l’ordre du jour de la mairie de Marseille…

Puisque tous ces droits ont été gagnés par des luttes, rien ne nous empêche aujourd’hui de lutter pour de nouveaux combats victorieux : empêcher les mauvais coups et gagner de nouveaux droits sur la gratuité et le développement des transports…Comme du reste. Pour ce qui la concerne, l’ANC tient à dire sa confiance déterminée dans l’avenir que nous offre ces luttes et se tient disponible pour tous les combats unitaires en ce sens.


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