Nazim Hikmet enfin réhabilité

dimanche 11 janvier 2009
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A titre posthume, le gouvernement turc a rendu au poète Nazim Hikmet, la nationalité turque dont il avait été déchu en 1951 pour « marxisme », a annoncé le porte-parole du gouvernement Cemil Ciçek. Ainsi prend fin la longue persécution qui a poursuivi le poète communiste, l’une des principales figures de la littérature turque du XXe siècle, bien longtemps après sa mort. L’article qui suit a été publié par la Tribune de Genève.

« Un décret gouvernemental portant sur la réattribution de la nationalité turque à Nazim Hikmet a été signé aujourd’hui (lundi) par les membres du conseil des ministres », a-t-il dit devant la presse à l’issue d’une réunion du cabinet.

De son vrai nom, Nazim Hikmet Ran, le poète et militant, décédé en 1963 à Moscou à l’âge de 61 ans, est devenu, de son vivant, l’un des poètes turcs les plus connus en Occident et ses oeuvres ont été traduites dans plusieurs langues.

Cependant, dans son propre pays, il fut condamné pour marxisme et demeura en Turquie, même après sa mort, un personnage controversé. Il passa une quinzaine d’années en prison.

« Les délits qui avaient poussé les autorités à le déchoir à l’époque de sa nationalité ne sont plus considérés comme un crime aujourd’hui », a déclaré M. Ciçek.

Hikmet, surnommé dans son pays « le géant aux yeux bleus », reçut le prix international de la paix en 1955. Déchu de la nationalité turque, il termina sa vie en exil comme citoyen polonais. Il mourut d’une crise cardiaque à Moscou où il fut inhumé.

« Il appartient à sa famille et non pas au gouvernement de décider de rapatrier ses restes en Turquie. Pour nous il n’y a pas de problème », a souligné M. Ciçek.

Parmi ses oeuvres qui ont été traduites à l’étranger, notamment en français, se trouvent La Ville ayant perdu sa voix, Pourquoi Benerdji s’est-il tué ? et L’Epopée de la guerre d’indépendance.



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