1^er novembre 2006

MESSAGES POUR DEMAIN ....

Nous sommes dans les fins .

Dans les fins d’une société et d’un système .

Les acquis démocratiques et sociaux volent en éclats .

La pauvreté de masse est devenue réalité pesante dans l’un des pays parmi les plus riches de la planète .

Et tout est à l’avenant , le travail , ses précarités et ses toujours plus faibles rénumérations , le chomage massif , l’école et la montée de l’échec scolaire , le manque de logements sociaux , ses disparités et les cités ghettos , les activités économiques qui se délocalisent , les services publics qui se privatisent à leur tour , les exploitations agricoles qui disparaissent à la mesure de l’aggravation du productivisme , la crise énergétique issue d’un gaspillage massif des ressources non-renouvelables , la recherche qui revendique les moyens qu’elle n’a pas , la santé et l’hopital à la recherche des ressouces indispensables , la couvertuture sociale qui se rétrécit avec les réductions des cotisations patronales , la congestion des transports avec la libre circulation des marchandises et des capitaux et le refus de développer les alternatives au tout routier , un amènagement du territoire qui regroupe les activités essentielles dans quelques pôles régionaux au dépens des territoires environnants , qui éloigne toujours plus lieux de travail et lieux d’habitation , d’éducation , de culture et de loisirs , une culture toujours plus sélective , ..

A l’évidence les obstacles que rencontrent les individus pour vivre leur vie dans cette société se sont accumulés et sont devenus insupportables , les inégalités se sont accentuées .

Que signifie aujourd’hui que proclamer que les individus naissent et vivent libres et égaux en droits !

A cette image , tous les principes républicains de liberté , d’égalité , de fraternité et de solidarité se sont dévalorisés .

Une monarchie constitutionnelle et élective s’est établie tandis que se construisait une Union européenne , en fait les prémices avancés d’un Etat européen dont les directives , obligatoirement transcrites dans la législation nationale , ajoutaient à la dépossession de souveraineté du peuple français .

Ces dernières décennies , des gouvernements de « droite « , de « gauche « , ou de « cohabitation « se sont succédés .

Ils ont tous géré le capitalisme qui a évolué vers la prédominance des marchés financiers et leur caractère parasitaire , confisquant les valeurs ajoutées par le travail au profit des seuls actionnaires .

Les principales forces politiques ont abdiqué devant cette nouvelle dictature et lui ont ouvert le boulevard des renoncements .

Les couches populaires ont été sacrifiées , les couches moyennes elles-mêmes se sont paupérisées .

Le « oui à l’économie de marché « , claironné positivement par Lionel Jospin a confirmé jusqu’au pire cette démission .

Nul n’est jamais plus sourd que celui qui ne veut pas entendre .

Les choix faits et assumés par la majorité des élus les a déconsidérés auprès de ceux qui leur renouvelaient leurs suffrages jusqu’au moment où , lassés , ils ont rejeté massivement les forces politiques , la politique , et ce qu’ils ne considéraient plus comme la démocratie mais plutôt sa perversion , sa caricature .

Quand est-ce que le peuple a décidé de reprendre la main ?

Il faudra écrire l’histoire de ces années , depuis 1992 et le référendum sur le Traité de Maastricht jusqu’à 2005 et le référendum sur le Traité constitutionnel pour mesurer tout-à-la fois la progression des résistances populaires , dans la rue et dans le vote , jusqu’à cette forme d’insurrection , de réaffirmation forte de sa souverainrté que fut la majorité donnée au « NON « , face à la majorité des forces politiques qui prônaient le « OUI « .

Jusqu’aussi à l’automne 2005 où une étude d’opinion exprimait tout le contenu de cette majorité de « NON «  : 61% des Français considéraient le capitalisme comme négatif !

A l’évidence , une majorité du peuple de France veut sortir de ces fins d’une société qui n’a que trop duré .

La révolte des banlieues , qui n’est pas celle de marges de la société française , exprime tout au contraire les problèmes centraux de cette société , une sorte de condensé de discriminations devenues insupportables .

Il n’est besoin que de peu de provocation dans ces colères exacerbées , et il en est qui y vont avec la cavalerie lourde , pour que ce soit l’explosion .

Et comment cette jeunesse peut-elle ressentir celles et ceux qui leur conseillent le vote pour exprimer leur mécontentement alors qu’elle a eu le malheur , ces trente désastreuses , de constater que , de vote en vote , sa situation empirait .

Ne faudrait-il pas plutôt , ainsi que cela a été fait lors des affaires du sang contaminé , proposer que les ministres responsables qui se sont succédés aient à répondre de leurs actes , ou de leurs non-actes , devant les tribunaux de la République qui ferait ainsi la démonstration , quoique tardive , qu’elle n’a pas perdu tous ces fondements .

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Dans les fins de cette société , aussi surprenant que cela puisse apparaître , on trouve aussi le Parti Communiste Français .

L ’organisation qui aurait pu , et dû , être l’outil permmettant au peuple de trouver les voies de l’accouchement du monde nouveau se retrouve dans une posture d’affaiblissement telle qu’elle semble hors d’état d’accomplir le rôle qui devrait être le sien , au moment même où des conditions propices semblent réunies pour engager le processus de transformation de la société .

Certes , elle ne se veut plus organisation d’avant-garde . Mais de là à s’associer aux forces qui ont fait le choix d’une gestion du capitalisme et d’une économie de marché qui apparaissent parmi les plus rétrogrades est tout-à-fait incompréhensible .

Et pourtant , c’est le gouvernement Jospin qui a rendu au capitalisme , en battant tous les records de privatisations , l’essentiel des moyens qui lui avaient été précédemment ôtés pour parfaire sa transformation mortifère pour le peuple , à l’heure de la mondialisation et de la domination absolue des marchés financiers .

L’électorat communiste a lourdement , et sans doute durablement , sanctionné le Parti communiste tel qu’il avait renoncé à être lui-même , et toutes les enquêtes d’opinion , de 2002 à ce jour , font état de nouveaux rétrécissements d’audience , bien en-dessous des 3% .

D’où certainement ces derniers temps ces contortionnements de posture qui visent à masquer l’absence de crédibilité d’une quelconque stratégie , voire tout simplement l’absence d’une stratégie compréhensible et efficace qui viserait à faire vivre un rassemblement populaire majoritaire apte à tranformer la société .

Aujourd’hui , je prends acte de cette incapacité , de cette impuissance , qu’elles soient voulues ou subies .

Je prends acte de ce que le fonctionnement en tendances bloque toute possibilité de faire évoluer cette situation .

Je ne pense plus possible de continuer à les cautionner par ma présence .

Le moment m’apparaît venu de faire vivre une véritable perspective communiste , celle du 21^e siècle .

C’est un message de confiance en l’avenir que je me suis efforcé d’expliciter ces derniers mois dans les messages que j’ai adressés à mes correspondants , tels que j’en ai réuni ci-joint un certain nombre .