Iran : la carte qui dit tout...ou presque...

Non à des bombardements sur l’Iran !
vendredi 1er septembre 2006
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La France doit réaffirmer son indépendance, s’opposer au projet de « Nouveau Moyen-Orient » et refuser le choc des civilisations !

A l’enlisement des impérialistes US en Irak et à leurs revers militaires qui se multiplient en Afghanistan vient de s’ajouter, lors de l’agression d’Israël contre le Liban, l’échec de la mission qu’ils avaient confiée aux dirigeants de ce pays et visant à détruire le Hezbollah chiite, en tant qu’actuel élément principal de la capacité de résistance armée libanaise. Ces difficultés stratégiques et d’autres, que connaissent les dirigeants des Etats-Unis, commencent à changer la donne et augmentent le risque annoncé d’une agression de caractère non conventionnel contre l’Iran.

Il est devenu manifeste que pour développer leur domination à travers des interventions et des invasions militaires terrestres, même barbares et destructrices comme celles de l’Irak ou du Liban, l’impérialisme américain et ses alliés n’ont plus, malgré leur puissance technologique, la capacité de neutraliser ou de vaincre toujours, facilement, rapidement et sans pertes significatives pour eux, des résistances populaires et nationales en essor et qui se conjuguent. L’échec actuel de leur volonté colonialiste de remodeler, sur des bases ethnico-religieuses, un nouveau Moyen-Orient satellite en est un exemple patent.
En conséquence, leur tentation grandit de recourir, d’une manière générale, à des armes de destruction massive notamment nucléaires ou encore à des armes nouvelles très puissantes.

Les dirigeants terroristes états-uniens l’ont annoncé clairement : dans le contexte de leur stratégie de guerres préventives, ils n’excluent pas, sous le prétexte que l’Iran maintient (légitimement) son programme d’enrichissement d’uranium, d’utiliser les armes nucléaires contre ce pays souverain. Des responsables politiques et militaires préconisent l’utilisation d’armes nouvelles très puissantes qui donneraient des résultats équivalents à ceux obtenus avec des bombes nucléaires tactiques, mais suscitant, pensent-ils, une image politique moins négative, aux yeux de l’opinion publique mondiale.
Il est à souligner qu’aucun gouvernement européen n’a jamais désapprouvé, ne s’est jamais désolidarisé, de ces menaces américaines réitérées de bombardements éventuels ou probables contre l’Iran. Divers commentateurs géopolitiques affirment qui plus est, qu’il existerait un consensus sur ce sujet, entre la majorité des dirigeants de l’Europe germano-américaine et leurs suzerains à Washington.

L’Iran qui ne possède pas l’arme nucléaire et affirme jusqu’ici que ses objectifs en matière d’atome, sont civils et pacifiques, se trouve géographiquement proche de l’Etat d’Israël, qui n’a jamais signé le Traité de non-prolifération de ces armes et possédait dès 2003 quant à lui, environ 400 têtes nucléaires. Cette logique du deux poids, deux mesures, est intolérable.

A terme, la préservation de la paix dans le monde exige un désarmement nucléaire général et non la perpétuation d’un monopole à géométrie variable et restant ouvert aux seuls amis ou supplétifs de l’impérialisme US. En premier lieu, ne serait-il pas équitable que ceux qui demandent aux Iraniens de ne pas se doter de l’arme nucléaire, fassent preuve de la même exigence vis à vis de l’ensemble des pays concernés de la région et que tout le moyen-orient, pour commencer, soit dénucléarisé ?

L’Europe fédérale que le capital financier néo-libéral entend imposer aux peuples est inscrite de manière indélébile dans l’atlantisme le plus agressif et dans un processus impérialiste et totalitaire. Une analyse intéressante de l’Union juive française pour la paix, rappelle que la Commission européenne dit sans détours qu’elle attribue à Israël le rôle de garant de la stabilité et de la sécurité dans la région, pour construire la prospérité économique et que la France et l’Italie ont avec Israël des liens plus étroits encore, en particulier en matière d’armement. ( Israël est-il une menace nucléaire ?)

L’intérêt national de la France et de son peuple, mais aussi celui de tous les peuples du monde, impose à notre pays de se démarquer clairement de la politique de guerre des impérialistes américains de tous poils. Elle doit s’opposer à leur volonté d’orchestrer le choc des civilisations et de remodeler le Moyen-Orient sur des bases ethniques et religieuses, en entités antagonistes.

Dans la crise actuelle, J. Chirac et D. de Villepin ont l’occasion de réaffirmer utilement les positions gaulliennes qui furent les leurs, face à G. W. Bush, à l’ONU, au moment de leur refus de la guerre en Irak. En ont-ils la volonté face à Sarkosy, l’un des principaux porte-parole de G W Bush en France ? Eux-mêmes semblent n’être plus que des acteurs intermittents et velléitaires d’un gaullisme dont les principes de respect du droits des nations à maîtriser leur destin, sont rendus trop lourds pour eux, par des réflexes pavloviens acquis à la suite d’une longue pratique de capitulations européistes, de soumissions et d’abandons de la souveraineté nationale ? Son discours devant les ambassadeurs l’a montré, Jacques Chirac est conscient du danger majeur que représente le risque de divorce entre les cultures et les religions. A-t-il perçu le rôle des USA dans la manipulation des extrémismes religieux ?

Au Liban, la politique de la France doit abandonner son ambivalence attestée par le boycott d’Emile Lahoud, Président francophone de la République, lors du dernier sommet de la Francophonie et par les déclarations de ministres français surtout préoccupés par la volonté de désarmer la Résistance libanaise et de neutraliser le Hezbollah. ( Jusqu’à ce que J Chirac reconnaisse qu’il s’agit d’un processus interne libanais) .

L’unité nationale des Libanais est précieuse et doit être soutenue. Si le gouvernement de la France envoie des troupes au Liban pour s’ingérer dans les affaires intérieures de ce pays ou contribuer à « finir le travail » des agresseurs israéliens, il serait mieux inspiré de s’abstenir. L’audience de la France dépend de son refus s’engager dans une nouvelle aventure qui malgré la couleur des casques et la mise en avant de l’ONU, pourrait s’avérer purement impérialiste, dans la logique du Nouveau Moyen-Orient et dans celle du choc des civilisations chères à la politique des dirigeants états-uniens.

Une politique française conçue dans une logique anti-impérialiste, d’indépendance et de paix exigerait au contraire la sortie de la France de l’OTAN, son retrait aussi de l’Afghanistan où notre pays n’a rien à faire et un soutien solide, dépourvu de toute ambiguïté, à la nation et au peuple libanais. Notre pays devrait, en premier lieu, contribuer avec détermination à une juste solution du problème palestinien et se situer à l’avant garde, comme toute son histoire et sa vision du monde l’y prédispose, du combat contre l’engrenage du choc des civilisations lequel pourrait conduire à une nouvelle guerre mondiale.

Il serait de l’intérêt national d’une France libre, de se rapprocher davantage, de pays comme la Russie et la Chine qui sont directement concernés par la menace américaine, et qui ont constitué avec l’Iran et d’autres pays, l’Organisation de Coopération de Shanghai. Ces deux pays sont souvent amenés à s’opposer à la volonté US de régner sur un monde unipolaire et ne peuvent accepter passivement, les actuels préparatifs de guerre états-uniens. Ils subiraient les effets directs de cette guerre contre l’Iran et savent être sur la liste de guerres « préventives » ultérieures mais déjà à l’étude.

Des obstacles existent donc qui limitent les possibilités bellicistes des dirigeants américains et de leurs alliés. Mais les peuples du monde doivent d’abord compter sur eux-mêmes, sur leurs propres forces de résistance anti-impérialiste et pour la paix, sur leur prise de conscience et sur leur mobilisation internationaliste et solidaire. Il est urgent qu’en France, le peuple rétablisse sa souveraineté, celle de la Nation abandonnée par les fanatiques de l’Europe supranationale, ethniciste et atlantiste, de la social-démocratie, de la fausse gauche comme de la vraie droite.

C.Beaulieu est membre du comité Valmy.

De Gaulle pour le respect des nations à maitriser leur destin ? Cela mérite débat...de même que la notion de choc des civilisations...

Le titre est de Rouge Midi


La plupart des fondateurs du Comité Valmy sont issus du Comité pour une autre Europe, créé à l’initiative de Martine de Froberville pour défendre le « non » au référendum de 1992 sur le traité de Maastricht. Le Comité est devenu en 1998 le Comité Valmy pour une Europe des Peuples et Nations Souveraines.

Le Comité Valmy réunit des républicains souverainistes issus de tout l’« arc républicain » : communistes (le syndicaliste Claude Beaulieu ; le journaliste Francis Crémieux décédé ; le journaliste Pierre Lévy, directeur de La Lettre de BRN...), gaullistes (Jean Narquin, ancien député décédé ; Gilles Bachelier, François Lardeau et Yvonne Bollmann de l’Académie du Gaullisme...), gauche républicaine (Yvon Grinda ; André Bellon, ancien député, ancien président d’Initiative Républicaine ; Alexandre Dorna...), droite républicaine (Denis Griesmar, cofondateur du Forum Francophone International FFI-France, responsable du club thématique « Langue Française » de Debout la République...), indépendants (Louis Dalmas, directeur de BI Infos...).



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