THEATRALISATION, PERSONALISATION,

POUR MASQUER UNE REGRESSION
mercredi 20 juillet 2011
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A l’heure qu’il est, nul ne peut dire si DSK sera ou pas candidat à l’élection présidentielle ; curieusement, personne ne dit en quoi il était crédible avant ses avatars newyorkais. Sa « compétence » était saluée par ses fans, aussi nombreux à droite qu’à gauche : il est théoricien de la mondialisation et du néo-libéralisme pour surmonter la crise, consent-on à reconnaitre.

UNE CRISE SYSTEMIQUE

Une crise, c’est un état de rupture d’équilibre entre des forces économiques, sociales, politiques, qui fonctionnaient ensemble jusque là. Une crise appelle une solution qui renforce toujours l’une des parties au détriment de l’autre. Mais la crise que nous traversons actuellement, c’est toute la société, son système, son fonctionnement qui sont atteints ; son mode de production, fondé sur la reproduction et l’accumulation du capital par la subordination du travail était efficace ; il est devenu inefficace en raison de son inégalité croissante. Le grand capital est devenu un parasite de la Nation.

La preuve par les chiffres ! De 1980 à 2007 :
- la richesse produite par le travail a augmenté de 450% mais le revenu du capital a cru de 1150% !
- les salariés, qui représentent 91% de la population active, reçoivent moins de 70% du revenu des ménages !
- les revenus du patrimoine sont passés de 5% à 9% !
- on nous dit : il faut davantage de profits pour investir ; mais l’investissement productif navigue autour de 20/21% de la valeur ajoutée alors que les profits sont passée de 25 à 37%. Le solde part en Suisse ou dans les paradis fiscaux.

Ces chiffres traduisent l’enrichissement des entreprises en moyenne ; ils cachent une incroyable inégalité de résultats.
- Les entreprises industrielles de moins de 500 salariés ou PME produisent 63 000 € de V.A. et 19 600 € de profits par personne, celles employant plus de 500 salariés 91 700 € de V.A. et 27 200 de profits !

L’ETAT PROTECTEUR ? OUI MAIS DE QUI ?

On prétend beaucoup que l’Etat est protecteur, qu’il redistribue les sommes qu’il prélève par l’Impôt. Un rapport de la cour des comptes (qui fait hurler de rage les porte-flingues de l’UMP) nous en apprend de belles à ce propos :

L’Etat prélève 42% sur le travail salarié, et seulement 18,3% sur le revenu des entreprises. Si le prélèvement était le même que sur le travail, cela rapporterait 113 milliards supplémentaires ! Plus que les déficits annoncés des comptes publics !

Plus fort encore : Puisqu’il s’agit d’une moyenne, on s’aperçoit que les PME sont taxées deux à trois plus que les grandes entreprises dont certaines du CAC 40, comme TOTAL, ne paient pas du tout d’impôts !

On voit que l’Etat, le pouvoir politique, sont phagocytés par le capital financier au point d’en devenir le bras armé : tous les dirigeants de l’administration, des pouvoirs publics viennent de ces groupes avec mission de servir leurs intérêts. Dans le même temps, ils ont mis en œuvre un système politique qui exclue totalement les salariés de la gestion de l’économie, de celle des entreprises comme du champ politique. Or c’est tout cela qui nous conduit à la crise du système, c’est le résultat d’une politique théorisée entre autres par Strauss Khan qui, ministre des finances dans le gouvernement Jospin, a défiscalisé les stock-options et les œuvres d’art. Ces théoriciens se recrutent aussi bien chez Sarkozy et les centristes qu’au PS, au FMI comme à Bruxelles et dans la zone euro.

En guise de réponse à la crise, ils se proposent de perpétuer le système tout travaillant à en masquer les aspects régressifs et à enfumer les électeurs. C’est tout l’objet de la mise en scène de l’affaire DSK et plus généralement de la personnalisation de la politique.

LES SALARIES REVENDIQUENT LA GESTION COLLECTIVE DE L’ECONOMIE

Pour nous, la solution à la crise existe : nous l’avons vu à l’œuvre dans les immenses cortèges de 2009 et 2010. Nous pensons que le salariat le plus productif du monde, capable de produire et concevoir la fusée Ariane, les Airbus, l’électricité nucléaire, une médecine de pointe, peut maintenant prétendre à prendre en main le pouvoir, là où il est : dans les grandes entreprises. Au cœur de la puissance économique et financière, dans les conseils d’administration A LA PLACE et non à côté des actionnaires.

Cela aurait une importance considérable dans le nécessaire rétablissement de la République, dans l’élargissement de la démocratie, dans la refonte des institutions. Tout cela sera le résultat d’un immense mouvement de salariés, unissant toutes les catégories de personnel, sur les lieux de travail. Une sorte d’ « ETATS GENERAUX DU TRAVAIL » !

Elie Dayan
Rouges Vifs IDF
Juillet 2011



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