A travers l’enchanteur Vietnam (10)

Les Hmongs une population mal aimée
samedi 13 août 2016
popularité : 4%

Dans leur voyage Muriel et Jean font une pause pour approfondir avec vous la questions des Hmong ce peuple mal aimé des vietnamiens. Les Hmong sont moins connus, pourtant leur histoire n’est pas sans rappeler celle des Harkis, sauf que ce nom n’est pas celui d’un statut, mais d’un peuple.

Population et Habitat

On estime actuellement la population hmong à 7,5 millions en Chine, environ 1,2 au Vietnam, 300 000 au Laos et 200 000 en Thaïlande. Au Vietnam, ils forment donc la 4e plus importante minorité après les Tay, Thaï, Muong et Khmer.
Ils vivent dans de petits hameaux –giao- ou, le plus souvent, dans des maisons isolées, entre 800 et 1400 m, principalement dans tout ce que les français avaient nommé « La Haute Région », qui s’étend tout le long de la frontière du Nord-Laos et de la Chine. C’est la province de Ha Giang qui en compte le plus, suivie de celle de Lai Chau et de Lao Cai.

Le Vietnam compte 7 groupes de hmong, reconnaissable au costume traditionnel des femmes :

  • - Les hmong blancs (Hmong Dâu), vivant principalement au nord de Ha Giang (Qiang Ba, Dong Van, Meo Vac, autour de Bao Lac, Mu Cang Chai et dans le district de Tram Tau (province de Yen Bai) ; les femmes portent des jupes en chanvre à dominante blanche.
  • - Les hmong Noirs (Hmong Du), principalement dans la province de Lao Cai (région de Sapa), Yen Bai, Cao Bang, Lang Son et Dinh Hoa. La caractéristique principale est que les femmes portent des guêtres et que le reste des habits est tissé en chanvre puis trempé dans l’indigo.
  • - Les hmong Rouges (Hmong Si ou Dô) et Bariolés (« hmong Fleuris » - hmong Lênh - autour de Bac Ha, Si Ma Cai, Muong Khuong, Hoang Su Phi et Xin Man. la caractéristique principale de ce groupe est que les femmes portent des jupes multicolores où la couleur rouge domine.
  • - Les hmong Verts (hmong Dua ou Xanh) et Fleuris variés (Hmonh Xua ou Houa - concentrés principalement autour du district de Tua Chua, province de Lai Chau, Lung Phinh, Bac Ha et Lao Cai ; la tradition se perd pour eux si bien qu’ils sont difficilement reconnaissables à leurs habits. Ils habitent plutôt en plaine.
  • - Les hmong de l’eau (Na Miéo). Des questions se posent sur ce 7e groupe, dont la langue se rapproche du groupe Tay/Thaï, dont les membres ont adopté la maison en bois sur pilotis caractéristique des Thaïs/Tay, et qui vivent à côté de ceux-ci, donc dans des vallées.

Les villages hmong (giao) reflètent toujours la diversité des lignées familiales. Un village regroupe en moyenne 2 ou 3 lignées, les plus gros en comptant 6 ou 7. Particularité étonnante : dans les villages, chaque lignée a son propre hameau appelé Y Chau Senh ; un village hmong est donc généralement composé d’un petit groupe de hameaux séparés.

Généralement construites en pisé – ou en planches - les maisons, reposent à même le sol et sont sans étages. Elles comptent en principe 3 pièces.

Us et coutûmes

Les costumes des femmes sont très variés ; ils se composent d’une jupe, d’une blouse, une courte cape dans le dos, un tablier couvrant la jupe devant, une longue ceinture faisant plusieurs fois le tour de la taille et nouée derrière, et
des jambières. Les coiffes dépendent des clans (« tuyau » noir chez les hmongs Noirs (région de Sapa, mais pas de DongVan !), foulard rouge chez les hmongs Fleuris (région de Bac Ha), fichu d’autres couleurs un peu partout. Elles portent
également des jambières.

Le costume des femmes hmong Fleuris est célèbre pour la complexité de ses dessins (il faut de 4 à 6 mois pour broder à la main un costume complet). Elles portent de nombreux bijoux an argent : boucles d’oreilles, bracelets, et un collier composé d’un demi-cercle à l’arrière du cou et de chaines pendant sur la poitrine.
Les hommes portent un pantalon large et une tunique à col « mao » et manches longues de couleur indigo ; souvenir des français, beaucoup – dont ceux de Dong Van - portent un béret basque.

Le régime familial est patriarcal, les hommes ayant une supériorité absolue, et la polygamie n’est pas rare. Les mariages entre hommes et femmes d’une même lignée sont formellement interdits.

Histoire

Les Hmongont ont connu des débuts paisibles au Laos, vivant en autarcie sur les sommets des montagnes. Avec la colonisation de l’Indochine, ils furent encouragés à produire de l’opium pour les Français.
Ces derniers, comme les Laotiens, les appelaient Méo, une déformation du Miao chinois avec une connotation péjorative (signifiant montagnard sauvage).

Une partie des Hmongs ont combattu aux côtés des Français puis des Américains pendant la guerre du Vietnam.

Au cours des dernières décennies, une forte population de Hmong a émigré aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada, en Allemagne, au Japon, en Argentine et en France (estimation à 30 000 selon Chô LY, 2004), dont environ 2 000 en Guyane française.

La plus grande partie vit encore en Asie du sud-est : Chine, Viêt Nam, Laos, Thaïlande et Birmanie.

"Ils ne sont pas considérés comme des citoyens loyaux (...) et beaucoup de Hmongs se voient eux même d’abord comme Hmongs, ensuite comme Vietnamiens ».

AU VIETNAM, LAPRESSION RELIGIEUSE CONTRE LES HMONGS N’A JAMAIS CESSÉ

Muriel.



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur