NOUS SOMMES LE PEUPLE !

Comités de l’espoir et du changement
dimanche 16 mai 2010
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Parce qu’ils ne tiennent aucun compte de nos votes, que nous ayons refusé de nous inscrire sur les listes électorales ou que nous nous soyons abstenus, nous sommes la majorité absolue du peuple de France.

 
« La souveraineté nationale appartient au peuple », proclame la Constitution de la République française. En osant faire un coup d’État contre le vote de la majorité absolue des Françaises et des Français du 29 mai 2005, les « élites » qui nous gouvernent se sont disqualifiées. Comme sont disqualifiés les managers de tous poils, responsables de cette crise du capitalisme qui leur permet de rendre les riches encore plus riches, en plongeant toujours plus les peuples dans les guerres et la misère.

Mais notre refus de participer à leur simulacre de démocratie, notre rejet de tout le système ne suffisent pas : ils osent prétendre que nous nous désintéressons de l’avenir du pays. Mais le pays, c’est nous !

A l’instar de ceux qui nous ont précédés, que ce soit en 1789 avec les cahiers de doléances, les états généraux et la Révolution française, ou en 1871 avec la Commune de Paris, premier état prolétarien au monde, ou encore à la Libération avec le Conseil national de la Résistance et ses avancées sociales aujourd’hui en voie de disparition, il est maintenant indispensable que nous nous organisions.
 
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. », proclame l’article 35 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1793.

Dans les entreprises, les cités, les quartiers, les villages, avec toutes celles et ceux qui voudront y participer, recensons ce qui ne peut plus durer, ce dont nous ne voulons plus ; ébauchons la société française dans laquelle nous voulons vivre ; et pour la nommer et la réaliser ensemble, créons nos comités, désignons des représentants révocables :
assez de pillages et de misères, assez de jeunesses sacrifiées, les richesses produites par le peuple doivent revenir au peuple !

 
Ce texte est à chacun de celles et ceux qui s’y reconnaîtront, le signeront, le feront signer, le feront circuler ; il n’appartient à personne (individu ou organisation) en particulier. Il en est de même des comités qui pourront se créer.

 
jean-francois.autier@wanadoo.fr & michel.peyret@gmail.com

 

INTERPELLE PAR CE CRI, UN CAMARADE NOUS A ECRIT :

Naturellement, mon but n’est pas de contester la validité des démarches militantes d’où qu’elles viennent, et surtout je ne veux froisser personne. Bien au contraire. Simplement, je voulais vous faire de la part de désespérance qui me touche à voir de toutes origines des initiatives sans doute légitimes et judicieuses mais qui ne sont pas coordonnées et donc perdent en efficacité.

 
Depuis une dizaine d’années se décompose le parti auquel j’ai appartenu pendant plus de 30 ans. Cette décomposition coïncide avec les reculs sociaux qui nous touchent de plein fouet.
La démonstration est donc faite que l’absence d’un véritable parti des travailleurs laisse la voie grande ouverte au capital, et il ne se prive pas de casser le social !

 
Naturellement, je ne prône pas l’avènement d’un grand timonier qui pourrait rassembler tous les communistes en rupture de PCF (où qui y adhèrent encore). Simplement, j’entretenais, jusque là, un espoir de voir se regrouper les militants organisés dans divers groupes et coordinations en une association nationale dûment identifiée avec un président des secrétaires un trésorier (selon le principe répandue de l’association loi de 1901). Association déclinée dans les départements et les localités ayant, de fait, des moyens financiers plus importants jusqu’à présenter, dans des secteurs ciblés dans un premier temps, des candidats à certaines élections.

 
A un moment, j’avais cru comprendre que l’on travaillait à l’organisation d’assises du communisme sans doute tombées aux oubliettes...J’avais cru comprendre qu’il était possible de dépasser certains désaccords qu’entretiennent parfois entre eux des camarades, à l’égo surdimensionné et voulant ne surtout perdre leurs zones d’influence...
Je constate que malheureusement rien ne se passe comme j’aurai pu l’espérer.
Je me dis, la plupart des animateurs des différents groupes s’approchent de la retraite (ou y sont déjà) ce qui n’est pas en soi un handicap si par ailleurs le jeunesse est prête pour la relève, mais est-ce vraiment le cas !
Je me dis...Je me dis...

Bien sûr, je ne devrais pas faire part de mon "désespoir" tant celui-ci peut être contagieux comme disait Paul Eluard à Madeleine Riffaud sous l’Occupation.
Mais il faut bien que je m’explique.
Pour autant, je continue de trimbaler mes idées et mes coups de gueule, dans ma boite, au syndicat CGT auquel j’adhère, dans mon entourage familial, professionnel ou autre.
Je participe (quand je peux, ce qui est rare) aux réunions "Rouges vifs" ou du PRCF ; j’anime un blog... enfin voilà...
Mes sincères amitiés,

La lutte continue !
 

REPONSE DE JEAN-FRANCOIS AUTIER

 

Bonjour,

 
Pour l’avoir vécue, pour la rencontrer très souvent chez nos camarades, je crois que je comprends ta désespérance. Et, si j’en crois mon expérience vécue, il me semble que nous ne sommes pas à égalité face à cette désespérance : chacun de nous, parce qu’il est singulier, y fait face comme il peu ; en témoignent tous celles et ceux qui ont complètement disparu depuis qu’ils ont quitté le PCF dans lequel ils ne se reconnaissaient plus.

 
Au risque de paraître pédant, ce constat, pour être compréhensible, me semble devoir être inséré dans la crise globale du capitalisme que nous vivons : le moment où les contradictions permettant l’existence d’une réalité contradictoire (la société capitaliste, donc pas seulement le système d’exploitation, mais aussi les institutions et les institutionnels [y compris partis, syndicats, etc.] structurant son existence, et les individus qui la composent) se sont développées de manière telle qu’elles ne peuvent plus rester ce qu’elles sont, qu’elles ne peuvent plus redevenir ce qu’elles étaient, qu’elles exigent un nouvel équilibre, donc une nouvelle réalité contradictoire.

Autrement dit, ce que tu nommes désespérance me semble être l’expression que les contradictions avec lesquelles tu t’es battu jusque-là se sont développées de telle manière, qu’elles appellent un changement qualitatif de l’individu combattant.

 
Sortir de la désespérance me semble passer par une démarche personnelle s’articulant sur au moins 2 piliers fondamentaux :
- d’une part, une réflexion critique sur toutes les tentatives connues pour en finir avec le capitalisme, que ce soit nos pratiques françaises (nous qui étions en stand-by depuis Yalta), que sur celles d’autres peuples, en n’occultant pas l’échec de l’URSS et ce qui a permis le stalinisme ;
- d’autre part un retour aux sources, notamment un retour à Marx ne le trahissant plus, ce qui implique d’en finir avec un certain nombre de conceptions antimarxistes, par exemple notre concept étroit de classe ouvrière, ou encore le virage pris par Lénine et Trotsky à Kronstadt et qui a ouvert la voie au stalinisme.

 
Sommes-nous prêts à ce travail ? Les organisations ouvrières qui ont accompagné le développement du capitalisme y sont-elles prêtes ?
Ne sommes-nous pas plutôt disposés à un raidissement, tentés par un illusoire retour en arrière ?

Sommes-nous prêts à critiquer (pour nous et les générations montantes) nos errements, la façon dont nous nous sommes fourvoyés dans cet accompagnement du capitalisme en expansion, par exemple, fin des années 60, la CGT abandonnant l’abolition du salariat et du patronat ?
Bien évidemment, cet abandon syndical a ses équivalents politiques...
 

Comme le capitalisme, les organisations de lutte du mouvement ouvrier sont elles aussi en crise : ce qu’elles sont devenues ne permet pas de trouver une réponse à la crise du capitalisme. Pour cela, le peuple de France a besoin de nouveaux outils.

Or, globalement, les recherches pour créer ce nouvel outil copient l’essentiel de l’outil d’hier en fin de vie : au plan politique, la prise du pouvoir et son exercice à la place du peuple auquel la nouvelle organisation révolutionnaire va apporter la conscience, et au plan économique, les nationalisations.

Pouvoir du peuple ? Appropriation sociale ? Connais pas. Si l’on voit bien la continuité, on cherche désespérément la rupture.
Autrement dit, ces recherches se concentrent dans la poursuite de ce qui a fait faillite ! Marxiste cette démarche ?
 

Comment expliquer, alors que la défaillance des organisations ouvrières est patente, alors qu’en face, le capitalisme maîtrise les moyens d’intoxication idéologiques comme jamais auparavant, comment expliquer que 72 % des Françaises et des Français jugent négativement le capitalisme (octobre 2009, ils n’étaient que 65 % en 2005) ? Comment expliquer que la majorité absolue du peuple de France rejette le simulacre de démocratie électorale alors même que les organisations ouvrières appellent à y participer ? Comment expliquer qu’aucun parti politique, à ma connaissance, n’ait appelé "coup d’État" le viol de la souveraineté du peuple de France démocratiquement exprimée le 29 mai 2005 ? Comment expliquer que toutes les formations politiques se réclamant du mouvement ouvrier et qui en avaient les moyens, aient participé à l’élection européenne qui entérinait le coup d’État ?
 

Le divorce, entre le peuple de France et les organisations du mouvement ouvrier qui ont accompagné le capitalisme dans son développement, est patent. Ce n’est pas de ces organisations que vient la lumière, mais c’est du peuple lui-même qu’elle émane ! Tout simplement parce que c’est du mouvement de la réalité que naissent les idées...
 

Sommes-nous prêts à ce constat, prêts à ce qu’il implique de démarche nouvelle, de confiance dans le peuple exerçant lui-même le pouvoir ?
Au moment même où les forces productives matérielles et humaines ont atteint un niveau de productivité tel qu’elles sont capables de produire pour que chacun ait selon ses besoins, permettant enfin de passer au communisme, sommes-nous prêts au communisme ?

Sommes-nous prêts à passer de l’administration des hommes à l’administration des choses ?
 

Dans la France d’aujourd’hui, où 92 % de la population active est salariée, une conception marxiste n’oblige-t-elle pas à considérer que 90 % au moins s’activent à la réalisation de la plus-value d’une manière ou d’une autre, et à le prendre en compte ? La réalisation de la plus-value, on oublie trop souvent que c’est la seule chose qui compte pour le capitalisme : pour lui, la production de la plus-value n’est qu’accessoire.
 

La classe de celles et ceux qui permettent que se réalise la plus-value existe en soi, représentant plus de 90 % de la population active française.
Pour faire la révolution, il faut qu’elle devienne classe pour soi.
A-t-elle besoin d’organisation(s) "révolutionnaire(s)" figées sur le concept étroit de "classe ouvrière", ou encore sur le concept de "dictature du prolétariat" ?
 

"On voit toujours la perfection (réunie) dans la personne d’un vainqueur. Celui-ci passe pour parfait, soit sous l’influence du respect qu’on lui porte, soit parce que ses inférieurs pensent, à tort, que leur défaite est due à la perfection du vainqueur. Cette erreur de jugement devient un article de foi. Le vaincu adopte alors les usages du vainqueur et s’assimile à lui : c’est de l’imitation pure et simple. […] on observe toujours que le vaincu s’assimile au vainqueur, dont il copie les vêtements, la monte et les armes. " Ibn Khaldoun (1332-1406), "Muqaddima", cité par Youssef Girard.

Ce constat, familier des marxistes, que l’on reconnaît facilement chez nombre d’exploités, ne se retrouve-t-il pas aussi dans le comportement de la plupart des dirigeants du mouvement ouvrier ? Non seulement ils singent les dirigeants capitalistes, mais ils appellent le peuple à participer au simulacre électoral consacrant l’existence d’un état de droit capitaliste, un état qui est l’expression de la domination de l’exploiteur sur l’exploité...
Mais la majorité du peuple fait sécession...
Est-il si difficile de voir où est l’avenir ?
 

C’est à partir de ce constat que Michel Peyret et moi avons crié : nous sommes le peuple ! et invité ce peuple à s’organiser, comme d’autres l’ont fait avant eux avec succès, pour s’affranchir de ses chaînes...
N’est-ce pas les peuples qui font l’Histoire ?

En souhaitant que ce discours soit perçu fraternellement et qu’il permette la poursuite de la confrontation des points de vue, je t’adresse, cher camarade, mes cordiales salutations.
 

Jean-François Autier,
ajusteur mécanicien retraité,
qui a fait son temps actif et entend tout faire pour que la relève trouve sa place.
 

REPONSE DE MICHEL PEYRET

Cher camarade,
 

"A un moment, j’avais cru comprendre que l’on travaillait à l’organisation d’assises du communisme sans doute tombées aux oubliettes...", écris-tu.
 

Il n’est jamais trop tard pour apporter son appui aux Assises du communisme qui ont été initiées en juin 2007 dans le prolongement des présidentielles.
 

Pour ma part, j’ai rappelé récemment, mais qui a publié ces textes, et à plusieurs reprises, qu’elles demeuraient pour moi d’une puissante actualité, je me suis considéré un peu seul à le faire !
 

Je rappelle qu’elles se fixaient plusieurs objectifs qui demeurent dans l’actualité en évolution forte et rapide.
 

L’un d’entre-eux était et demeure la réunification de la famille communiste, celle qui veut rester communiste, aujourd’hui bien dispersée.
 

Un autre objectif consistait, et consiste toujours, en l’élaboration d’un communisme du 21e siècle, et non d’une resucée de ce qui n’a d’ailleurs pas été un communisme, tant les concepts de Marx ont pu être maltraités et défigurés par les régimes qui s’en réclamaient.
 

Enfin, et parallèlement, il y avait bien sûr également la construction d’une organisation communiste de ce temps, celui d’aujourd’hui.
 

Ces trois principales préoccupations ne pouvaient aboutir sans, c’est évident pour moi, s’élaborer en liaison étroite avec les évolutions de la société et dans celle de la conscience du peuple.
 

Je rappelle souvent un des enseignements essentiels de Marx, dont on a pas toujours pensé toutes les conséquences concrètes, à savoir que ce sont les masses qui font l’histoire... et en conséquence pas les partis, ni les dieux, ni les César, ni les tribuns, comme le rappelle excellemment l’Internationale.
 

Je rappelle aussi que j’ai retenu en positif de Lénine son souci permanent, sinon son obsession, de la nécessité de se livrer en permanence à l’étude concrète des situations concrètes et de leurs évolutions.
 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la société française n’a cessé d’évoluer depuis les élections présidentielles, sans considérer ici les évolutions de plus long terme, par exemple celles qui font que la France d’aujourd’hui est profondément différente de celle d’il y a 65 ans !
 

Pour aller vite, je rappelle l’approfondissement conséquent de la crise du mode de production capitaliste qui se perpétue et, par delà, l’approfondissement de la crise de toute la société française, pour ne considérer qu’elle, dans absolument tous ses aspects.
 

Il est clair pour moi que le capitalisme essaie d’enrayer cette crise en augmentant considérablement les prélèvements sur le peuple français et son travail, sans se contenter des ressources nouvelles provenant de l’énorme développement de la productivité et des spéculations financières de toutes sortes..
 

Dans le même temps cependant, les luttes et les résistances du peuple français à ces prélèvements accrus se sont développées jusqu’au rejet pur et simple manifesté dans le boycottage en croissance forte des élections, mais aussi dans les luttes, et dans les études d’opinions qui reflètent ces montées en puissance.
 

La concordance de la montée des luttes, des abstentions et des études d’opinion, ne permet pas de douter du niveau de conscience atteint.
 

Quand ces études révèlent, ou confirment, que 72% des Français considèrent le capitalisme comme négatif, il s’agit d’un précédent dans l’histoire de France et de l’humanité !
 

Je rappelle que, dans le même temps, la croissance des abstentions s’est observée dans la quasi-totalité des scrutins.
 

Ainsi ont-elles été de 60% aux élections européennes de juin dernier et de plus de 53% aux dernières régionales ( +15% sur les précédentes ).
 

Il n’est pas possible, quand on connait l’attachement des Français aux élections, qui sont un élément marquant de leur culture et de leur identité, de minorer quelque peu que ce soit cette croissance des abstentions et le rejet fort de tout le système qu’elles expriment, tant de sa base économique que de ses superstructures.
 

Il est peu de dire que cet évènement politique vient bousculer avec impétuosité les jeux de théâtre des forces politiques françaises attachées à la gestion du système, la concurrence entre elles concernant plutôt la façon de bien servir les capitalistes que les intérêts des salariés.
 

Il convient de prendre acte aujourd’hui de cet évènement historique qui vient bousculer ce train-train et agir en conséquence, c’est-à-dire sans attendre, ne dit-on pas que l’histoire ne repasse jamais les plats !
 

Il m’apparaît, alors que l’essentiel des forces politiques affiche sa faillite, et que celle-ci est reconnue, qu’il convient d’offrir au peuple une alternative immédiate lui permettant de poursuivre et de porter à un autre niveau son intervention et son offensive, en considérant qu’il serait là indécent de parler seulement de résistance.
 

Les comités de base, avec les assemblées générales, les coordinations, sous les différentes formes que ceux qui y adhéreront sauront leur donner, sont en effet l’une des différentes formes des luttes révolutionnaires en France et dans d’autres pays.
 

D’où cette initiative qui a le mérite d’exister, et notamment en donnant au peuple les moyens de son action dans le meilleur entendement des thèse de Marx sur le rôle des masses dans l’histoire.
 

Et c’est pourquoi aussi cette initiative, qui se place tout à fait en dehors de quelque concurrence que ce soit, devrait bénéficier du soutien de toutes les forces véritablement attentives aux intérêts du mouvement populaire.
 

Jean-François Autier
Michel Peyret



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