De Fidel à Raul (I) : vu de La Havane
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Raul Castro a attendu le 18 août pour donner sa première interview officielle. Chef de l’Etat par intérim depuis l’hospitalisation de Fidel, il révèle l’ampleur des mesures prises pour contrer une éventuelle attaque américaine.
GRAMMA (extrait) : La Havane
** Général d’armée Raul Castro Ruz, camarade Raul, notre peuple a reçu avec joie le message et les photos du commandant en chef publiés par la presse, puis le reportage télévisé de sa rencontre avec le Président Chavez.
Mais les millions de Cubains qui ont suivi attentivement les informations sur l’état de santé du camarade Fidel seraient très heureux d’entendre votre opinion.
RAUL CASTRO.
Vous avez raison, ce qui nous intéresse tous en ce moment est la santé du chef.Je félicite et remercie, au nom de tout le peuple, les médecins et tous les camarades qui l’ont soigné, de façon excellente, avec un professionnalisme insurpassable et surtout avec beaucoup d’amour et de dévouement.
Cela a été un facteur très important dans le processus de récupération de Fidel.
Sans compter son extraordinaire nature physique et mentale, essentielle elle aussi.
** Nous, Cubains,savons que vous êtes toujours là,présent au poste de combat, même si nous ne vous voyons pas à chaque instant à la télévision ou si nous ne vous lisons pas dans la presse écrite, mais le faire ôterait des armes aux spéculations et aux mensonges des médias étrangers.
RAUL CASTRO ;
Tu fais référence à ceux qui, dans d’autres pays, s’amusent à spéculer sur le fait que j’apparaisse ou non à la télévision ou dans les journaux ?
Ces commentaires ne me font ni chaud ni froid.
Et je suis déjà apparu dimanche (13 août) avec Fidel et à la réception du président Chavez (venu souhaiter ses 80 ans à Fidel Castro le 14 août).
Ce qui m’interesse en revanche, c’est ce que pense notre peuple, même si heureusement nous vivons dans une île géographiquement petite, où chacun sait ce que fait tout le monde.
Je le vérifie chaque fois que je converse avec la population et avec d’autres camarades dirigeants locaux.
** Les ennemis de la révolution sont restés anéantis par la réaction sans appel de la population cubaine, sourde à leur gigantesque et honteuse campagne d’offenses et de mensonges.
Ils parlent avec étonnement du calme régnant à Cuba, comme si c’était quelque chose d’étrange et d’anormal.
RAUL CASTRO.
Oui, il semble qu’ils (les Etats-Unis) avaient fini par croire à leurs propres mensonges.
Comme tu disais, il règne dans le pays une totale tranquillité.
Mais nous n’avons jamais écarté la menace de l’ennemi.
Le faire serait irresponsable, face à un gouvernement comme celui des Etats-Unis, qui déclare avec la plus grande effronterie qu’il n’accepte pas ce qui s’est établi par la Constitution cubaine.
Les Américains affirment qu’ils veulent une transition vers un régime social qui leur convienne et qu’ils « (prendront) note de ceux qui s’opposent à (eux) », comme s’ils étaient les propriétaires de la planète.
Cette attitude bravache, digne d’une bande de quartier et vraiment stupide, est incroyable.
Mais c’est celle du président Bush.
** Certains faucons de l’empire ont vu dans le 31 juillet (date de l’annonce de l’hospitalisation de Fidel Castro) le moment de détruire la révolution.
RAUL CASTRO.
Nous ne pouvions écarter le danger que quelqu’un ne devienne fou, ou plus fou encore, dans le gouvernement américain.
Par conséquent, à 3 heures du matin, ce 1e août, selon des plans approuvés et signés depuis le 13 janvier 2005 par le camarade Fidel, et après les consultations d’usage, j’ai décidé d’accroître de façon substancielle nos capacités et nos dispositifs de combat.
Ces mesures comprenaient entre autres la mobilisation de plusieurs dizaines de milliers de réservistes et de miliciens, et l’assignation à nos pricipales unités régulières, y compris les troupes spéciales, de missions de combat qu’exigeait la situation politico-militaire.
Tout le personnel mobilisé a accompli et continue d’accomplir en ce moment un important cycle de préparation et de cohésion combatives, dont une partie dans des conditions de conflit.
Je ne cherche pas à exagérer les dangers.
Jamais je ne l’ai fait.
Jusqu’à maintenant, les attaques se sont contentées d’être rhétoriques et se sont limitées à un renforcement substanciel des émissions subversives radiodiffusées et télévisées contre Cuba.
Je conclus en félicitant de nouveau notre peuple pour cette démonstration impressionnante de confiance en soi ; une preuve de maturité, de sérénité, d’unité monolithique, de discipline, de conscience révolutionnaire et -mets-le en majuscules- de FERMETE, qui m’a rappelé le comportement des Cubains durant les journées héroïques de la « crise des missiles », en octobre 1962.
C’est le fruit d’une révolution dont Fidel a résumé le concept dans son discours du 1è mai 2000, dans les vingts idées de base qui constituent la quintessence du travail politique idéologique.
C’est le résultat d’un combat qui a duré de nombreuses années et que nous avons livré sous sa direction.
Personne n’en doute : tant que nous resterons ainsi, aucun ennemi ne pourra nous vaincre.
Propos recueillis par Lazaro Barrero
Medina, directeur général de Gramma.
*******ESPIONNAGE*****
Les Etats-Unis viennent d’annoncer la nomination d’un responsable spécial chargé des opérations de renseignement à l’encontre de Cuba et du Venezuela, rapporte Pagina 12.
Ce poste qui n’existait jusque-là que pour les pays dits « de l’axe du mal », met Cuba et le Venezuela au même niveau que la Corée du Nord et l’Iran, poursuit le quotidien argentin.
Article paru dans « Le Courrier international »,
Transmis par Linsay.
En médaillon un slogan sur une palissade de Cuba qui dit la résistance du peuple à l’impérialisme.
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