L’héritage du président Allende

Les héritiers de Salvador Allende
mardi 27 septembre 2016
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Ce 11 septembre 2016 cela fait 43 ans qu’a été fomenté et financé le coup d’Etat fasciste des Etats-Unis contre le président du Chili, Salvador Allende.
Cela fait aussi 15 ans qu’ont eu lieu les attentats terroristes contre les Tours Jumelles de New York, où périrent près de 3000 personnes, objet une fois de plus d’une banale explosion médiatique qui évita d’aborder ses causes véritables.

Comment est-ce possible que dans un pays qui s’auto-proclame champion de la démocratie et de l’état de droit il n’a pas été réalisé une enquête en règle sur le crime du 11/S ? Pourquoi, comme le commande la loi, cela n’a pas été élucidé par un tribunal, qui aurait permis de déterminer la responsabilité intellectuelle, ses causes profondes et les circonstances étranges qui l’entoure ?
Oussama Ben Laden, auteur intellectuel présumé du crime, prétendument exécuté au Pakistan par des forces spéciales étasuniennes, n’a jamais été déclaré coupable par un juge, ce qui souligne le caractère illégal et arbitraire de cette exécution, dans le style de l’Opération Condor, en plus réalisée en violation de la souveraineté du pays asiatique.

Les talibans n’ont rien à voir avec les attentats et encore moins Saddam Hussein, qui ne possédait pas non plus d’armes de destruction massive. Néanmoins, avec ces prétextes et mentant obsessivement, Washington et ses alliés envahirent l’Afghanistan et l’Irak, au prix de centaines de milliers de vie, détruisant ces pays et d’autres encore, comme la Libye et la Syrie, dégradant gravement le patrimoine matériel et spirituel de cultures fondatrices de l’humanité et exacerbant à l’extrême les causes qui sont à l’origine de la haine des peuples à son oppression et agressivité.

Sa politique économique a créé une inégalité obscène à l’échelle planétaire et a coûté des sacrifices humains sans précédent, y compris aux Etats-Unis. Les références que diffusent ses fabriques médiatiques stimulent la médiocrité et les plus bas instincts.

C’est pourquoi, il n’y a jamais eu une nécessité plus urgente qu’aujourd’hui de se rappeler et d’estimer dans toute sa dimension le fécond héritage politique et éthique d’hommes comme Allende. Entouré de solides principes moraux et idéologiques et, comme peu de gouvernants, respectueux de la loi, son exemple moral était déjà notable quand il arriva à la présidence après une vie consacrée à la défense des meilleures causes. Contrairement à l’usage, il agit comme chef d’Etat avec une absolue loyauté au mandat que le peuple lui avait confié ; le premier chef d’Etat dans le monde qui avança résolument vers la conquête du socialisme par la voie politique, expérience qui en deux années obtint des succès admirables. Cohérent jusqu’à la fin, il mourut en défendant son mandat les armes à la main, s’inscrivant ainsi pour toujours parmi les grands de notre Amérique.

Aujourd’hui, alors que les coups d’Etat sont de retour au sud du Rio Bravo, il convient de passer en revue les leçons laissées par ce tragique événement et par les années de tentatives étasuniennes qui le précédèrent dans un Chili où la dispute entre l’impérialisme et la gauche fut particulièrement aigüe. Premièrement, pour empêcher l’accession à la présidence du candidat des forces populaires et, une fois que ce fut impossible d’y arriver, pour appliquer un agenda déstabilisateur très semblable à celui engagé depuis 2014 contre le Venezuela bolivarien, dont l’antécédent est le coup d’État manqué de 2001. Les analogies sont étonnantes entre le coup parlementaire-judiciaire-médiatique contre la présidente Dilma Roussef et des faits antérieurs dans l’histoire brésilienne.

Ce qui s’avère évident c’est que les forces révolutionnaires et populaires de notre région supportent en ce moment des attaques impitoyables de l’impérialisme et des oligarchies, décidés à liquider les expériences libératrices existant, comme nous l’avons vu au Honduras, au Paraguay, au Brésil et en Argentine et cela est notoire dans les politiques déstabilisatrices de forme distincte contre le Venezuela et les autres processus de changement latino-caribéen, sans exclure Cuba, où se maintient le blocus et les objectifs subversifs de Washington.

Par-delà les circonstances particulières, les formes de lutte et le cadre historique, Allende et le Che nous montrent l’unique chemin de la victoire, celui qui n’admet aucune hésitation ni de concessions de principe face à l’impérialisme. Celui qui ouvrira au Chili et dans beaucoup d’autres endroits les grands boulevards.

Angel Guerra Cabrera
Source : Rebelion du 16/09/2016

Traduit de l’espagnol par Gérard Jugant



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