Alain, Ramon, Olive, Cathy, Piedad, Sam et tant d’autres….
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Depuis ces dernières heures je pense à tous ces morts assassinés de par le monde dont la presse nous informe telle une litanie du malheur à laquelle nous assistons impuissants.
Je pense à Barcelone ou plus exactement à celles et ceux que je connais qui sont liés à cette ville, cette région ou ce pays par leur histoire familiale mêlée à celle si lourde et si forte de la lutte contre le fascisme. Il fut un temps où quand l’Espagne prenait les armes c’était pour défendre sa liberté et non pour tuer des innocents.
Il fut un temps où quand la répression était féroce on répondait à l’invitation que lança un jour Luis Llach dans une salle bondée. Il fut un temps où face au fascisme seule façon pour le capital de se défendre du peuple qui avait arraché la promesse de lendemains emplis de progrès social, ce dernier se tenait debout et ne se trompait pas d’adversaire…
Le même jour où l’on apprend « l’attentat terroriste low-cost » selon le nouveau terme à la mode chez des médias du caniveau, un entrefilet quelque part dans un coin indique que les raids de la coalition ont tué 59 civils dont beaucoup d’enfants en 3 jours à Raqa : au nom de quoi ? De la théorie du chaos constructeur qui n’est au fond que la résurgence actuelle du fascisme ? Pas au nom de la liberté en tous cas !!
Je connais la lucidité de mes ami-e-s, frères et sœurs de combat, pour ne pas se laisser abuser par les larmes de crocodile, en particulier celles des dirigeants des pays porteurs de guerre et largement répandues sur les ondes et les réseaux sociaux.
Je sais qu’ils connaissent les causes de cette guerre sourde qui s’insinue par tous les pores de la planète et dont on voudrait nous faire croire qu’elle est une guerre de religions alors qu’elle est une guerre pour les richesses, l’eau, la terre et toutes les ressources qu’elles contiennent.
Je sais ce qu’ils pensent du traitement différencié des attentats selon qu’ils touchent un pays lié à l’impérialisme ou victime de celui-ci.
Quand il s’agit de compassion convenue la géographie est battue en brèche et Abuja ou Sana’a sont bien plus loin que Sidney ou New-York.
Je sais enfin ce qu’ils pensent de ces experts-en-je-ne-sais-quoi qui viennent nous expliquer en long en large et en travers de nos écrans saturés qu’il faut encore plus d’état d’urgence, plus de caméras de surveillance, plus de vitres blindées de toutes sortes au point de tomber dans un ridicule qui malheureusement tue. Ainsi pour ne prendre qu’un exemple, hier à « C’dans l’air » un inutile « spécialiste en sécurité » et dont je n’ai pas cherché à retenir le nom qui expliquait que sans l’état d’urgence les policiers ne pourraient pas demander à un automobiliste d’ouvrir le coffre de sa voiture !!!
La lutte pour la paix, pour la souveraineté des peuples, contre tous les fascismes comme le clamait si justement la banderole de la CGT 13 au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo dans une manifestation où elle n’avait pas voulu défiler au côté des fauteurs de guerre, cette lutte-là, lucide et déterminée est plus que jamais d’actualité. Même et encore plus si elle parait difficile et le chemin tortueux.
Ce soir je pense aux victimes, à toutes les victimes, à celles et ceux qui les pleurent et à celles et ceux qui ont peur pour eux-mêmes, pour leurs enfants, pour l’avenir et je me dis que notre plus grande tâche est de participer à redonner l’espoir à cette humanité que nous avons choisi de défendre.
Tierra y Libertad
Hasta la vistoria siempre !
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