Ennahda, valets sanglants de l’impérialisme

dimanche 11 août 2013
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Nous reprenons ici un article à paraître prochainement sur le journal Chantiers, paru sur le site des cercles communistes. La camarade Najla Marzougui, syndicaliste étudiante tunisienne (UGET) et militante marxiste-léniniste nous éclaire sur la situation en Tunisie.

Chantiers : Que montre l’assassinat de dirigeant de gauche en Tunisie dans la période actuelle ?

Najla  : Le camarade Chokri Belaid et Mohamed Brahmi ont été assassinés de la même manière et par les mêmes moyens. Ces deux assassinats dévoilent par conséquent la même violence rétrograde, planifiée par le régime complice. D’autre part, ces deux crimes ont détruit toute illusion d’une « transition démocratique » qui peut s’établir avec le gouvernement de la coalition des classes issu des élections de 23 Octobre 2011.

Personne ne peut nier le fait que le parti islamiste « Ennahdha » assume la grande part des responsabilités dans ces deux assassinats. Mais, il ne faut pas tout de même isoler ces crimes de la réalité des politiques impérialistes qui a évidement une grande influence sur nos peuples en Tunisie, en Syrie, en Egypte et dans tous les pays semi-colonisés en particulier.

Chantiers : Le peuple égyptien a montré qu’il ne voulait plus des frères musulmans et de leur programme, en est-il de même en Tunisie avec les alter-égo de Morsi ?

Najla  : Malgré l’insuffisance de la conscience politique chez la plupart de nos concitoyens en Tunisie, les protestations contre le gouvernement de Troïka, et principalement le parti islamiste Ennahdha, se développent depuis des mois.

Ces protestations se sont intensifiées surtout après l’assassinat de Mohamed Brahmi. Il y a même eu des mouvements de désobéissance civile et la création des organisations autonomes dans certains gouvernorats de l’intérieur comme Sidi Bouzid, le Kef et Gafsa.

Un sit-in permanent s’est formé devant l’Assemblée Nationale Constituante, qui a pour but la dissolution de cette ANC et le renversement du gouvernement de Troïka. Bien qu’actuellement, il y ait des tentatives de détournement de ces protestations au profit des libéraux de droite, essentiellement le parti « L’appel de la Tunisie », qui n’est en fait que la nouvelle version du parti RCD de Ben Ali.

Chantiers : En quoi Ennahdha n’est pas un parti « révolutionnaire » mais bien capitaliste libéral ?

Najla  : Ennahdha n’est pas au pouvoir pour instaurer la démocratie comme elle le prétend ni même pour faire régner l’Islam comme elle le fait croire aux masses populaires musulmanes, mais pour l’achèvement du plan de domination de la Banque Mondiale et du FMI sur le pays. Leur plan est assez simple à comprendre ; donner l’illusion de la religion (Barbe, hidjab, burqa, …) tout en s’attaquant à l’économie du pays et la mettre sous domination totale de la Banque Mondiale à qui ils viennent d’emprunter 500 milliards.

Depuis déjà 2 ans, il ne fait que baratiner et parler de démocratie alors qu’en pratique, il continue la même politique économique que Ben Ali. D’ailleurs, les statistiques montrent une élévation des taux de chômage (presque 30%), de pauvreté (24,7%) et de l’émigration clandestine par conséquent.

Chantiers : Comment interpréter les assassinats salafistes de militaires tunisiens dans ce contexte ?

Najla  : Les mouvements salafistes ont toujours été le bras armé des partis islamistes et la roue de secours de l’impérialisme dans les pays arabes.

Après deux ans à la tête du pouvoir, la politique capitaliste pro-coloniale du parti Ennahdha a été exposée, ils ont épuisé leurs alibis. Par conséquence, ces agissements terroristes ont pour but la création d’un état de chaos et de violence au profit des intérêts et des projets impérialistes dans le pays. Ces agissements ont eu lieu dans cette période précisément pour intimider et démoraliser le processus révolutionnaire en Tunisie.

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