183 pays condamnent le blocus de Cuba
popularité : 4%
8 novembre 2006
(RHC).- L’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté à la quasi unanimité la résolution
exigeant la levée immédiate du blocus de Cuba. 183 pays ont voté en faveur de la résolution,
un de plus que l’an dernier et 4 ont voté contre.
Les seuls pays à voter contre ont été les Etats-Unis, Israël, Palau et les Iles Marshall, deux
minuscules pays qui dépendent totalement de Washington.
Auparavant, la manÅ“uvre engagée par le gouvernement australien sur instruction des Etats- Unis pour tenter d’empêcher l’échec cuisant qui s’annonçait avait été repoussée.
Le ministre cubain des Affaires étrangères Felipe Pérez Roque a commencé son discours en
rappelant qu’il défendait aussi les droits du peuple étasunien et de tous les peuples représentés
à l’Assemblée Générale.
Définissant la guerre économique que les Etats-Unis mènent contre Cuba il a souligné qu’il
s’agit d’un acte de génocide tel que le définit la Charte des Nations Unies et qu’il viole le droit
international. Il a rappelé que 70% des Cubains sont nés sous le blocus qui a coûté, en 47 ans
plus, de 86 milliards de dollars de pertes à notre pays.
Felipe Pérez Roque a rappelé que non seulement le blocus interdit le commerce, le tourisme, les
échanges avec les Etats-Unis mais frappe les relations d’autres pays avec Cuba et qu’il n’est
donc pas un acte bilatéral. Il a rappelé que dans le rapport présenté par le Secrétaire Général
des Nations Unies, 26 pays et 20 organismes de l’ONU ont donné des exemples de l’application
extra-territoriale du blocus.
Evoquant l’argument de Washington selon lequel le blocus est une justification pour le
gouvernement cubain, Felipe Pérez Roque a appelé les Etats-Unis à le lever.
Le ministre cubain des Affaires étrangères a souligné :
« Il nous semble, messieurs les délégués, important d’informer l’Assemblée Générale sur le plan
pour la reconquête de Cuba approuvé par le Président Bush en mai 2004 et actualisé en juillet
2006. Il reconnaît clairement ce que le gouvernement des Etats-Unis ferait dans notre pays s’il
parvient à le mettre sous son contrôle.
Selon le Président des Etats-Unis, le plus important serait de rendre toutes les propriétés à leurs
anciens propriétaires, cela inclurait arracher leurs terres aux centaines de milliers de paysans
qui possèdent aujourd’hui la terre soit individuellement, soit en coopératives, afin d’y rétablir
les latifundia. Cela impliquerait aussi d’expulser de leurs logements des millions de Cubains. Le
Président Bush a décrit cela comme un processus accéléré placé sous le contrôle total des
Etats-Unis qui pour cela créeraient une Commission. »
Felipe Pérez Roque s’est arrêté sur le fait que le texte du plan de transition prévoit tout un
programme de privatisations et de rajustement néo-libéral de l’économie cubaine. Il a signalé :
« Le Président Bush reconnaît dans son plan qu’il ne sera pas facile d’appliquer cela à Cuba. Il
charge le Département d’Etat de créer comme une priorité immédiate un corps de répression
dont nous imaginons qu’il sera entraîné pour utiliser les méthodes brutales d’asphyxie que le
vice-président Cheney ne considère pas comme de la torture pour en finir avec la résistance
interminable du peuple cubain. Le plan reconnaît que la liste de Cubains poursuivis, massacrés
serait interminable. Il y aurait même un service central d’adoption d’enfants pour remettre aux
Etats-Unis et dans d’autres pays en adoption les enfants cubains dont les parents seraient
tombés victimes de la répression. »
Felipe Pérez Roque a rappelé que la personne qui est censée diriger tout cela est d’ores et déjà
nommée, Caleb Mac Carry.
Le Ministre cubain des Affaires étrangères a rappelé que les Etats-Unis continuent à protéger
Posada Carriles, terroriste responsable de l’attentat qui a détruit en plein vol un avion de ligne
cubain le 6 octobre 76 tandis qu’ils maintiennent en prison depuis 1998, 5 Cubains qui
justement surveillaient les organisations terroristes.
Il a signalé que les points de ce plan visant au renforcement du blocus ont été en grande partie
exécutés. Cela s’est traduit par une réduction des visites familiales, des envois d’argent, des
visites de professeurs. Il a précisé que 85 personnes ont été condamnées aux Etats-Unis pour
s’être rendues à Cuba et que le commerce cubain fait l’objet d’une traque démentielle. Il a
ajouté que les mercenaires et les extrémistes de Floride qui sont appointés par Washington ont
reçu les millions prévus par le plan.
Felipe Pérez Roque a conclu : « Tout cela a été vain, Bush se retrouve face à des problèmes
croissants et Cuba socialiste est là et restera là, debout. »
Il a poursuivi :
« Alors le 10 juillet, le Président Bush a ajouté de nouvelles mesures à son plan. Une partie
significative de cette nouvelle aberration de 93 pages est secrète. Elle prévoit des actions qui ne
sont pas publiques afin que leur application soit effective et de protéger la sécurité nationale.
Ce sont de nouveaux plan d’assassinats de dirigeants cubains, plus d’attentats, une action
militaire ? Depuis cette tribune, devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, nous mettons
le Président Bush au défi de rendre public le contenu de ce document. »
Felipe Pérez Roque a dénoncé l’augmentation des émissions de radio et télévision contre notre
pays et les nouveaux mécanismes anti-cubains et il a dénoncé le fait qu’elles touchent même
les Eglises étasuniennes qui se voient interdire les liens avec leurs homologues à Cuba. Il a
ajouté :
« Mais il y a une nouvelle mesure de blocus qui mérite un commentaire à part. Le document
établit que les Etats-Unis refuseront toute exportation liée à des équipements médicaux qui
peuvent être utilisés pour des programmes d’attention à des patients étrangers. Le
gouvernement des Etats-Unis a toujours tenté d’entraver par tous les moyens possibles les
programmes d’aide médicale internationale que Cuba réalise. Il reconnaît ouvertement qu’il veut
empêcher Cuba de les poursuivre. Le blocus en arrive donc jusque là. »
Felipe Pérez Roque a alors rappelé que Cuba a actuellement 31000 membres du personnel de
santé dont 20000 médecins qui prêtent leurs services dans 69 pays du monde. Il s’est alors
exclamé :
« Si le plan cynique du Président Bush était un succès, Cuba ne pourrait donner aux autres
peuples qui sont représentés ici par nombre d’entre vous, son aide modeste et généreuse dans
un domaine dans lequel personne ne nie notre développement et notre expérience. Depuis
2004, Cuba a mis en place l’Opération miracle grâce à laquelle prés de 400 000 personnes de
28 pays ont été opérées gratuitement et ont recouvré la vue. Si l’offensive étasunienne parvient
à paralyser cet effort plus d’un million de personnes perdraient la vue. »
Il a rappelé aussi que notre pays forme plus de 46000 étudiants en médecine de 82 pays du
Tiers Monde. Il s’est alors exclamé :
« Cuba ne renoncera pas à ces plans humanistes qui sont le symbole du fait qu’un monde de
paix, de justice et de coopération est possible. L’engagement de Cuba envers les droits de
chaque pauvre de la Terre est plus fort que la haine des bourreaux. »
Le ministre cubain des Affaires étrangères a terminé en affirmant son optimisme, confirmé par
le vote qui a suivi.
Transmis par Marie Dominique
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