Quelques réflexions sur des échanges récents à propos de la Syrie
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Actuellement circule sur la toile une déclaration commune des organisations syndicales françaises CGT, FSU et Solidaires qui « condamnent avec force la guerre menée par Assad contre le peuple syrien ». On croit rêver !
Devant cette absence de lucidité, de conscience de classe et de compréhension de ce qui se joue là-bas nous vous proposons les réflexions de Georges Gastaud.
Sans donner quitus aux "dictateurs en place" nous rappelons notre opposition totale aux guerres impériales actuellement menées par des pays capitaliste qui pensent y trouver leur salut économique.
Georges Gastaud : Il ne s’agit pas de s’aligner sur le « régime » Assad, comme ils disent, car le choix d’un régime relève de chaque peuple en vertu du « droit des nations à disposer d’elles-mêmes » constamment défendu par Marx et par Lénine, sans parler de Robespierre, de Jaurès ou de Ho Chi Minh.
Il s’agit, pour nous Français, qui sommes les citoyens d’un pays dominé par l’impérialisme, de nous souvenir que l’impérialisme n’a pas qualité pour « libérer » des peuples et qu’il est au contraire l’ennemi principal de tous les peuples, y compris du nôtre : car « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre » (Marx).
Qui croit sérieusement que Sarkozy ait voulu « libérer » le peuple libyen et non pas saisir l’occasion d’une guerre civile en Libye pour engager la recolonisation de l’Afrique avec les autres prédateurs du capital anglais et américain ?
Maintenant c’est carrément l’impérialisme allemand « décomplexé » qui entre dans la danse au Proche-Orient en envoyant ses fusées « Patriot » en Turquie, et cela malgré l’opposition des progressistes allemands.
Au nom de quel « droit » Hollande a-t-il « reconnu » le conseil syrien comme représentant officiel de la Syrie ?
Depuis quand, juridiquement parlant, un pays s’arroge-t-il le droit de dire QUI est légitime pour en gouverner un autre ?
Il est évident que si ce « droit d’ingérence » cher au belliciste en chef BHL était universalisé, il mettrait aussitôt la planète à feu et à sang ; mais qu’on se rassure, il ne marche que du fort au faible car que dirait-on si le Tchad ou Cuba avait « reconnu » Al Gore et non Bush quand ce dernier a été « élu » dans les conditions frauduleuses que l’on sait ?
Tout progressiste doit donc choisir, au niveau des principes, entre le « droit d’ingérence » NECESSAIREMENT IMPERIALISTE DANS LES CONDITIONS ACTUELLES et l’ensemble « droit des nations à disposer d’elles-même » + solidarité internationale DE PEUPLE A PEUPLE, avec les forces d’un autre pays.
La ligne rouge c’est que des progressistes de nos pays impérialistes n’en appellent jamais à leurs propres gouvernants (c’est-à-dire à ceux qui mènent la guerre de classe contre nous ici) pour apporter la « paix » dans des pays qui, comme par hasard, firent partie de l’ancien empire colonial français !
Car cela revient à demander au loup d’aller arbitrer un différend entre les moutons d’un même troupeau.
Demain ce sera au tour de l’Iran, puis à terme des « BRIC », Russie et Chine, qui sont DEJA dans le collimateur des re-colonisateurs occidentaux de la planète : il suffit de regarder une carte pour voir comment la tenaille de l’OTAN se resserre autour de la Russie des pays baltes à l’Asie centrale en passant par la Turquie, le Japon et la Corée du sud fermant le ban à l’est.
Et là encore, la question n’est pas « pour ou contre Poutine » - tout communiste ne peut que combattre son régime contre-révolutionnaire – mais pour ou contre le repartage du monde par les impérialistes. Quant au peuple russe, l’histoire a montré qu’il est capable de s’émanciper par lui-même d’une dictature capitaliste.
Il est grave que des syndicalistes – non pas parce qu’ils sont bêtes ou méchants, mais parce que des décennies d’attaque contre le marxisme ont remplacé les critères de classe par des critères pseudo-humanitaires (forcément à géométrie variable : qui tient les médias définit le bon et le méchant tout à loisir…) – se portent à la tête de cette croisade, alors même que le pouvoir qu’ils appellent à intervenir à Damas démolit ICI ET MAINTENANT nos salaires, nos pensions, nos statuts, notre souveraineté nationale et notre industrie, en un mot notre pays qu’il est absurde de confondre avec son oligarchie destructrice.
Le meilleur service à rendre aux opprimés du Sud, ce n’est pas de leur envoyer des « forces Licorne », c’est encore et toujours de renverser ICI nos propres capitalistes fauteurs de guerre.
Car la guerre est la politique (nationale), donc la lutte des classes INTERNES, continuée par d’autres moyens, et il est SUICIDAIRE pour des progressistes de demander aux loups qui nous dévorent ICI d’aller délivrer la veuve et l’orphelin AILLEURS. Quand ils se seront gavés là-bas, ils reviendront encore plus forts nous dévorer vivants ici !
Alors que se profile un nouveau cycle de guerres impérialistes qui, crise mondiale du capitalisme et faillite de la zone euro aidant, pourraient aisément dégénérer en conflits mondiaux, les communistes, les syndicalistes de lutte et les vrais patriotes républicains, doivent se souvenir du mot d’ordre de Karl Liebknecht en août 1914 : « l’ennemi principal est dans ton propre pays ».
Fraternel salut, et dialoguons dans le respect des personnes et des arguments.
Georges Gastaud,
Lens.
Georges Gastaud est professeur de philosophie, syndicaliste, écrivain marxiste et militant communiste. Secrétaire national du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) depuis 2004.
Tract des Rouges Vifs 13 en mars 2012.
Serbie, Afghanistan, Irak, Côte d’Ivoire, Libye, Syrie, Iran…
« Je ne sais pas avec quoi se battront les guerriers de la 3e guerre mondiale, mais ceux qui feront la 4e guerre mondiale se battront avec des pierres et des bâtons. » Albert Einstein
Non aux guerres
Depuis la fin de la guerre froide, le capitalisme international ne se sent plus de limites et au nom du droit d’ingérence et de ce qu’il nomme droits de l’homme, il multiplie les foyers de conflits dans le monde. Après les Balkans, c’est au tour de l’Afrique et du Moyen-Orient de subir les horreurs de cette stratégie. Dans cette guerre mondiale, les USA et l’Union Européenne ont trouvé comme alliés serviles le Qatar et l’Arabie Saoudite qui sont tout, sauf des modèles de démocratie.
Ces guerres, outre les massacres et les déplacements de populations qu’elles entraînent représentent une grave menace pour la paix mondiale. Non seulement elles n’apportent pas la démocratie, mais provoquent l’arrivée au pouvoir de fantoches et de mafias amateurs d’armes à la solde de l’impérialisme.
La volonté du chaos ou la politique du pire.
En Irak, en Afghanistan, en Côte d’Ivoire et dernièrement en Libye, à chaque fois c’est le même scénario qui se reproduit. La coalition occidentale du Nouvel Ordre Mondial frappe fort, puis met en place la stratégie du chaos, qui mettra à genoux les peuples pour leur faire accepter enfin ce dont ils ne veulent pas, la dictature planétaire des Grandes banques, la Nouvelle Gouvernance Mondiale !
La guerre n’est jamais une solution.
Et l’on voudrait maintenant nous refaire le même coup avec l’Iran et la Syrie !
Ne soyons pas dupes.
Dans un pays quel qu’il soit le choix n’est pas entre deux dictatures et nous ne pouvons accepter que l’OTAN et notre pays au grand jour où secrètement soit à la manœuvre.
Nous réaffirmons dans cette période où même celles et ceux qui se réclament de la gauche se laissent emporter par la vague médiatique qui voudrait que la France intervienne ou approuve de nouvelles guerres en Syrie, en Iran et qui sait où demain :
L’émancipation des peuples ne peut être que l’œuvre des peuples eux-mêmes.
Exigeons des négociations plutôt que la guerre.
Refusons l’impérialisme qui se pare du droit d’ingérence !
Pacifistes de tous les pays, imposons la paix !
NON AUX GUERRES EN SYRIE, EN IRAN OU AILLEURS.|
Transmis par la peniche
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