La démarche des Bouches du Rhône
par
popularité : 4%
Confronté à une nouvelle aggravation du plan de casse de l’emploi et en particulier de l’emploi industriel, le département des Bouches du Rhône ne se laisse pas faire et, sous l’impulsion de la CGT, initie une démarche de convergence des luttes qui marque des points et dans laquelle se retrouvent 16 organisations syndicales, politiques et associatives.
Ni modèle, ni leçon, juste un témoignage sur ce qui se passe aujourd’hui quelque part en France, dans une lutte projet contre projet, classe contre classe, et dont les médias ne parlent que très peu…ou pas du tout !
Fralib, les moulins Maurel, Lyondellbasell, Kem One, aujourd’hui, venant après des attaques contre des dizaines d’entreprises depuis plus de 30 ans, les tenants du pouvoir tant politique qu’économique, sont cohérents. Ils ont un projet, la Californie de l’Europe.
La Californie de l’Europe
Comme l’indiquent les organisations politiques engagées dans le processus [1] dans leur déclaration commune lue à Gardanne lors du meeting « des 16 » du 20 février la volonté de casse vient de loin : « Depuis des décennies notre région est au cœur d’un projet d’aménagement du territoire conforme aux vœux du capital international. En 1979, lors de la 1re campagne des élections européennes, Valéry Giscard d’Estaing, le père spirituel de Nicolas Sarkozy, avait déclaré qu’il voulait faire de notre région la Californie de l’Europe, idée reprise quelques années plus tard par Le Pen père depuis un yacht de milliardaire… c’est dire le progressisme de cette idée. Faire de notre région un paradis pour la bourgeoisie mondiale, un « bronze-cul de l’Europe » voilà ce qu’ils veulent. Et c’est dans cette perspective que depuis au moins 40 ans ils s’attaquent méthodiquement à l’industrie du département. » Une France bronze-cul, dédiée au tourisme de luxe avec en figure de proue d’un tel projet, la région PACA, voilà leur objectif. Dans ce cadre, le département des Bouches du Rhône, département le plus industrialisé de la région est une cible privilégiée. Et si pour la réalisation de ce projet il faut déplacer des milliers de travailleurs du Sud vers le Nord de l’Europe comme ce fut la volonté qui a présidé à la fermeture du chantier naval de La Ciotat en contrepartie d’une ouverture sur la Baltique, peu importe Peu importe aussi le prix à payer pour les populations et les propositions les plus folles au service de ce projet. Ainsi le rapport Guichard de 1976 appelé comme par provocation « Vivre ensemble » qui prévoyait tranquillement le déplacement de populations entières vers l’intérieur des terres... afin de laisser la côte à ceux qui la méritent ? Le projet pour Marseille initié sous Vigouroux et jamais contrarié depuis par son successeur (ou par le prétendant PS actuel à la mairie de Marseille) s’inscrit lui aussi dans ce projet-là. |
Résister, lutter et vaincre ensemble
Face à cet objectif la CGT du département a décidé de faire mieux que résister. L’objectif c’est non seulement préserver l’emploi, les industries, les services publics mais aussi d’aider à la reconquête.
Si chacun jusqu’alors se battait dans son coin (la lutte des Fralib en étant l’exemple emblématique), avec de loin en loin le soutien de solidarités venues de tout un département, là depuis décembre on est passés à la vitesse supérieure. L’appel des 16, repris et mis en forme le 20 février n’est pas seulement un appel à la solidarité mais aussi et surtout à la convergence des luttes pour gagner tous ensemble un autre avenir pour le département.
Les 7000 manifestant-e-s du 18 janvier, les 35 000 du 6 février, les 500 pour le 13e mois dans la propreté le 4, les 1500 pour une vraie protection sociale des chômeurs et précaires le 27, les centaines de militant-e-s présent-e-s à chaque rendez-vous quasi hebdomadaire, toutes et tous nous confortent dans la justesse de la démarche engagée.
Gardanne, le 20 février 2014 Motion des participants au Meeting du 20 février 2014 Nous, participants au Meeting du 20 février 2014 à la Halle de Gardanne, A l’appel de : la CGT, Solidaires, FSU, du PCF, PG, Ensemble, NPA, Rouges Vifs, la JC, l’UEC, ATTAC, Collectif 13 Droits des Femmes, Collectif du 1er juin, Ligue des Droits de l’Homme Aix, Egalité Aix, la FMF, le Mouvement de la Paix, Notre force est bien là ! Le patronat l’a bien compris et utilise tous les moyens, plus scandaleux les uns que les autres, pour nous arrêter. Une de leurs armes : la criminalisation des acteurs du mouvement social. Cette violence de classe n’entache pas notre détermination et notre volonté de changement. |
Dans chacune des initiatives qui se succèdent maintenant depuis plus de 3 mois, chaque lutte se renforce en se nourrissant de la lutte des autres. Les tables rondes et autres négociations que les salariés imposent sont autant de rendez-vous collectifs où chacun peut venir apporter sa pierre et déposer ses revendications. Et déjà le 18 mars (mais aussi d’autres dates dans l’intervalle) se profile comme un nouveau rendez-vous de tous les combats.
Des propositions à faire avancer
Rouges Vifs 13 qui a répondu présent dès qu’il a été sollicité, participe de la démarche à la hauteur de ses moyens à chacune des initiatives.
Au-delà de la présence et la participation à la mobilisation notre apport est aussi de faire débattre et partager les propositions concrètes pour tout un département.
Exemple celles que nous avons mises en débat le 20 février, propositions à approfondir et développer dans le combat commun.
Quel avenir pour notre département ?
Les solutions existent : elles relèvent de choix politiques. |
[1] PCF, NPA, ENSEMBLE, Rouges VIFS
Commentaires